Décidément,
nous avons du mal à partir. Yann et Géraldine, que nous
avions rencontrés à Puerto Natales doivent arriver
samedi, nous décidons donc de rester ici jusqu'à lundi.
Du 14 au 20 avril 2008
Ce matin, seulement 6 ° dans Nomad, on allume le chauffage !
Difficile de partir après tant de temps passé ensemble !
Nous reprenons cette route désertique qui nous conduit d'abord
dans la région de San Juan, au
parc Ischigualasto.
La visite du
parc se fait avec son véhicule personnel. Nous emmenons un
couple d'argentins (qui ne peut pas faire le circuit avec leur
véhicule) et le guide...Pourvu que Nomad se tienne bien ! C'est
une belle ballade de plus de 4 heures, dans un paysage magnifique, qui
porte bien son nom de vallée de la lune. Tout se passe bien et
nous reprenons confiance dans notre Nomad. Nous faisons ensuite route
jusqu'au
parc Talampaya,
dans la province voisine de La Rioja. Après une nuit à
l'entrée du parc dans un silence absolu, là encore c'est
la fraîcheur qui nous réveille. Ici la visite se fait en
minibus, avec un guide. Nous avons de la chance, nous sommes seuls dans
le bus ce qui nous permet d'occuper les sièges de la cabine et
de profiter pleinement de ces
paysages grandioses. Encore une belle
ballade de plus de 4 heures, avec un guide très
compétent.

La route pour Chilecito, portion de la fameuse ruta
40 que nous avions délaissée depuis quelques temps, est
une piste de

montagne, la cuesta de Miranda. C'est sous un soleil
magnifique que nous parcourons les quelques 50 km de piste de terre
dont la couleur se confond avec celle des montagnes environnantes :
tout est rouge. Les cactus candélabres font maintenant partie de
la végétation que nous rencontrons. Puis nous quittons le
désert pour entrer dans les immenses oliveraies. C'est une
région montagneuse et boisée qui nous change beaucoup des
paysages minéraux que nous avons traversés ces derniers
jours. Au loin, nous devinons une grande plaine qui semble
cultivée. Et oui, là encore le
soja occupe des milliers
d'hectares. En
approchant de San Miguel de Tucuman, le soja alterne avec la canne
à sucre. Dans les villages, les rues sont bordées
d'orangers, quelques bananiers poussent dans les jardins, nous
confirmant que nous approchons du tropique du Capricorne et donc d'un climat différent.

C'est
à Simoca que nous découvrons notre premier marché
argentin.

Les villes argentines
sont souvent proclamées capitale
de ceci ou cela. Nous avons déjà vu les capitales du
saumon, de la truite, de la noix ; Simoca est la capitale du sulky.
Samedi, jour de marché, on vient faire ses courses en sulky,
tous plus jolis les uns que les autres. Et les trottoirs se bordent de
ces jolis attelages attendant bien gentiment le retour des patrons.
Pendant combien de temps, nul ne le sait, car le marché ce sont
aussi des fours "micro-ondes économiques" où cuisent les
fameux empanadas (petits chaussons farcis de toutes sortes de viandes,
légumes ou fromages), de grandes parillas où
grillent
dès le matin des viandes bien appétissantes qui
retiendront sans doute pas mal de chalants. Après avoir fait le
plein de fruits et légumes, nous prenons une jolie route de
montagne qui nous conduit à Tafi del valle. Une
végétation luxuriante recouvre les versants de cette
montagne alors que la route étroite suit le cours d'un torrent.
Tafi signifie "entrée". C'est pour nous une étape avant
le nord de l'Argentine.
Du 20 avril au 24 avril 2008
Tafi est un petit village très tourné vers le tourisme ce
qui fait, comme toujours dans ce cas, que l'on a du mal a trouver le
"vrai village". L'endroit est néanmoins agréable et l'on
y trouve un excellent fromage, spécialité du village,
dont la fabrication a été importée par les
jésuites. Un bon point pour eux, le fromage est excellent. En
bon français, dès que l'on trouve un vrai fromage, on
achète ! A El Mollar, un site archéologique
présente des menhirs mais l'ensemble est décevant.

Tous
ces menhirs ont été déplacés de leur lieu

d'origine et l'on repart sans savoir grand chose de ces grosses pierres
! Nous continuons notre route vers le nord, prochaine étape
Cafayate. La route s'élève dans la montagne jusqu'au col
de l'Infernillo à 3300 mètre d'altitude. Deux petits
argentins de 5-7 ans sont là avec leurs lamas, les premiers que
nous voyons. Il fait
froid, ils acceptent quelques bonbons et gâteaux. Ces petits
là ne sont pas à l'école...La route est
très mauvaise, cette région pauvre semble bien
abandonnée. Quelques maisons d'adobe (brique de terre crue
amalgamée avec de la paille) bordent la route, avec
malgré tout des panneaux solaires. La route redescend dans une
vallée où nous visitons les ruines
Quilmes.
Nous nous installons à Cafayate pour quelques jours. C'est une jolie
petite ville à la place centrale très
ombragée et bordée de bâtiments coloniaux. Ciel
bleu sans nuages et température autour de 25 ° nous rendent
ce séjour agréable. C'est une région vinicole
importante, célèbre pour ses fameux vins blancs,
notamment le torrontes. Nous quittons Cafayate par la route 68 et
après quelques kilomètres dans des dunes de sable, la
route pénètre la
quebrada. Des roches
très colorées par l'oxyde de fer rouge et sculptées
par le vent et la pluie prennent des formes variées : les
châteaux, l'obélisque, l'amphithéâtre, la
gorge du diable, un vrai spectacle ! Le soir, nous bivouaquons dans la
petite ville de la Merced, près de l'église et en face
l'école. C'est l'heure de la sortie et nous avons droit à
la visite de garçons et filles de 8 à 10 ans,
curieux de
visiter notre maison roulante ! Nous passons un moment agréable
avec eux, un vrai moment d'échange, parfois un peu
émouvant lorsqu'une petite semble avoir très envie de
rester avec nous...Le lendemain, nous prenons la route pour Cachi.
Quelques kilomètres d'asphalte et c'est ensuite une piste qui
serpente sur une corniche de montagne, le long d'un torrent. Par
endroit, la piste est effondrée côté vallée et
il ne reste qu'une voie de circulation. Dans un virage, un torrent
traverse la piste ...Ça semble profond ...Nous nous garons et
descendons pour regarder par où nous pourrions passer...Des 4x4
arrivent, passent sans problème mais avec quand même de
l'eau jusqu'au bas des portières, et le creux du milieu nous
fait craindre le pire pour le porte-à-faux...Il nous faut nous
rendre à l'évidence, nous devons renoncer. Le demi-tour
demande quelques 5 ou 6 manoeuvres. D'une main je guide Pierre
lorsqu'il est au bord du ravin (pas trop profond mais quand même
!) et de l'autre j'arrête les voitures à l'entrée
du virage ! Nous reprenons la route pour Salta, très
déçus de ne pas avoir pu faire cette étape.
Du 25 avril au 12 mai 2008

Salta est un carrefour pour les voyageurs, et nous y rencontrons
français, suisses, italiens. Nous nous installons à
côté de Daniel et Valérie.

Pendant quelques jours,
nous profitons de cette petite communauté et passons de bons
moments, soirées apéro, repas en commun, que du bonheur !
Le centre de Salta est très vivant, très animé.
Là encore de jolis bâtiments coloniaux bordent la place,
où, chaque samedi se déroule la
relève de la garde
de la police. Nous avons adoré ce spectacle que nous avons vu
deux fois ! La saison avance et les nuits deviennent plus
fraîches mais les journées très ensoleillées
sont agréables. Après une dizaine de jours
passés ici, nous décidons d'aller à Cachi en
repassant par Cafayate. C'est donc dans l'autre sens que nous voyons la
quebrada de las Conchas, et les paysages nous semblent
différents, mais toujours aussi beaux, nous ne nous en lassons
pas ! A Cafayate, nous prenons la piste pour Cachi, traversant plusieurs villages
calchaquies.
Ces villages sont très pauvres, pas mal de maisons sont en
ruines et abandonnées. Les habitants vivent essentiellement de
la culture du piment. Ici la roche est
blanchâtre à jaune pâle, mais toujours avec des
formes fantastiques et ...beaucoup de poussière qui rentre dans
Nomad ! A Molinos, nous visitons la petite église classée
monument national. Toute blanche avec son toit de bois de cactus et le
chemin de croix fait de tapis de laine brodés. Nous arrivons
à Cachi en fin de journée après les derniers
kilomètres de piste très éprouvants. Ah cette ruta
40 ! Nous sommes ici à environ 2500 mètres et les nuits
sont froides, chauffage obligatoire ! Cachi est un tout petit village,
une place centrale et quelques rues pavées bordées de
maisons basses d'adobe blanchie. Tout semble tranquille dans ce village
des vallées calchaquies. Nous retrouvons
Bruno et Erika avec qui nous avons voyagé sur le bateau et
Delphine, Laurent et leurs enfants Romane et Samuel que nous avions
croisés à Buenos Aires.
Nous retournons à Salta. De nouveau pénurie de gasoil,
à la troisième station service, nous obtenons 50 litres.
Pierre doit de nouveau réparer la
serrure du coffre extérieur qui ne s'ouvre plus et après
toute cette poussière, c'est grand ménage dans Nomad !
Delphine et Laurent nous rejoignent au camping, ils ont réussi
à traverser le torrent, le niveau avait semble-t-il
baissé ! Regrets !
Du 13 au 15 mai 2008
Nous quittons Salta et nous dirigeons toujours au nord pour atteindre
le paso de Jama et entrer au Chili. Notre autorisation de séjour
de trois mois touche à sa fin et il nous faut

sortir
d'Argentine. La quebrada de
Humahuaca est classée patrimoine
naturel de l'humanité. C'est d'abord la vallée des
peintres, phénomène naturel faisant apparaître les
flancs de la montagne comme une palette de peintre multicolore. Puis
encore des roches de couleurs et formes superbes et nous arrivons
à Humahuaca où nous stationnons face au poste de police,
après leur avoir demandé la permission bien sûr !
Après quelques courses au marché et un petit tour de
ville, nous nous enfermons bien au chaud : Autant les journées
sont agréables sous un soleil ardent, autant les nuits sont
froides. Nous sommes ici à hauteur du tropique du Capricorne
mais qui dit tropique ne dit pas forcément chaleur, altitude
oblige : nous sommes ici à 2949 mètres d'altitude.
Puis c'est la route en sens inverse et nous nous arrêtons à
Purmamarca, petit village adossé à la montagne aux sept
couleurs. Encore un endroit merveilleux mais là aussi le village
semble avoir un peu

perdu son âme, la place centrale est
occupée par des vendeurs d'artisanat et de souvenirs. La
dernière partie du trajet avant notre étape du soir nous
fait encore passer dans des paysages sublimes de montagnes et de
salines jusqu'à Susques, dernier village avant la
frontière et poste de douane uniquement pour les camions.
Village étape pour les voyageurs qui prennent cette route, nous
sommes ici à 3617 mètres et il faut s'habituer à
l'altitude. Ce village, dont aucun guide touristique ne parle, nous
apparaît comme un décor de western aux rues
poussiéreuses. Les camions empruntent la rue principale et
soulèvent des nuages de poussière en permanence.
Nous bivouaquons en face le poste de douane. Au bout de cette ruelle,
une charmante église mérite bien la visite ! Nous
retrouvons un touriste suisse rencontré à Salta qui fait
tout ça ...en vélo ! Chapeau !
Nous n'aimons pas trop
laissé le chauffage au gaz la nuit et ce sont seulement quelques
six degrés le matin au réveil ! Pierre n'aime pas
ça du tout ...et moi, c'est plutôt l'altitude que je
n'aime pas : mal de tête et nausées. C'est ensuite la
route pour le Chili dans un paysage de montagnes désertiques, de
salines plus ou moins blanches, quelques vigognes (plus petite et plus
fine que son cousin le guanaco qui ne vit pas à cette altitude),
et troupeaux de lamas
et de nombreux débris de pneus éclatés sur les
bas-côtés. Nous roulons pendant un bon moment à
4000 mètres et quelques 5° en-dessous de zéro
puis nous montons à
4400 mètres pour passer la douane argentine. Même dans les
bureaux les douaniers portent les anoraks ! La suite au Chili !
Du 15 juin au 26 juin 2008

Nous
savourons de nouveau la vie à Salta. Beaucoup de voyageurs sont
au camping en attente de...carburant, car les cortes des

agriculteurs ont de nouveau mis à mal les approvisionnements des
stations services et supermarchés. Mais nous trouvons encore de
la viande, suffisamment pour faire des asados pratiquement tous les
soirs. Il y a toujours une bonne raison de se réunir, et ces
soirées à la chaude ambiance nous aident à nous
retaper après toutes ces émotions boliviennes. Les
véhicules se refont également une santé, notre
Nomad a retrouvé son frein à main, (dernier petit
réglage effectué par Pierre), l'entretien moteur est
fait, il a des pneus tout neufs à l'arrière. Pendant deux
jours, Dominique a fait un nettoyage complet de l'intérieur et
est venue à bout de toute la poussière accumulée
en Bolivie. Pour Nocybb, c'est un peu plus difficile car Ford n'a pas
la pièce pour l'embrayage...
Le 16 juin, Salta organise une grande
fête
en l'honneur de Martin Miguel de Guemes, le gaucho qui avait
organisé la résistance face à l'envahisseur
espagnol. Messe pour l'anniversaire de sa mort, mais aussi
défilé de la police, des différents corps
d'armée, des écoles, des associations, puis des quelques
3000 gauchos qui très fiers, saluent les officiels
regroupés dans la tribune. Gouverneur, maire, religieux et
militaires, chacun y va de son discours dont nous ne comprenons pas
tout le sens mais dont le seul ton nous remplit d'émotion. Tout
cela se passe à la manière argentine, c'est-à-dire
que nous pouvons nous mettre sur le passage du défilé
pour prendre les photos, et même se faire photographier par un
journaliste ravi de trouver trois françaises bombardant sans
compter les gauchos plus beaux les uns que les autres!!! Et oui, une
fois de plus, Dominique est dans le journal El Tribuno du 17 juin, en
compagnie cette fois de Nadine et Honorine !
Du 27 juin au 30 juin 2008
Le musée de la montagne MAAM vaut vraiment la visite ! A l'inverse de
la plupart des musées argentins qui entassent beaucoup de
choses, celui-ci très thématique est tourné vers
les momies découvertes en 1999 au sommet du volcan Llullaillaco,
haut de 6739 mètres, et la culture inca dont elles font partie. Trois momies d'enfants datant de plus de 500 ans,
une fillette de 6 ans, la niña del rayo, un garçon de 7
ans et une jeune fille de 15 ans ont été trouvés,
entourés de nombreux objets en miniature tels que statuettes d'or
ou d'argent, des coquillages, de la vaisselle, des aliments et des
textiles. Les incas considéraient les montagnes comme des dieux.
C'est pourquoi il y avait des édifices de rituels religieux aux
sommets des montagnes,
où ils sacrifiaient des enfants. Les enfants sacrifiés
faisaient partie de l'élite et avaient souvent eu accès
à des écoles réservées aux riches.
L'état de conservation impressionnant dans lequel ont
été trouvés ces momies est dû à la
faible pression atmosphérique, les températures basses et
stables, la faible humidité et un milieu aseptique de haute
montagne. Il est bien sûr interdit de photographier et il
est difficile de décrire ce que l'on voit, mais c'est
très impressionnant, émouvant. Les momies sont
exposées à tour de rôle et nous avons vu la
niña del rayo, ainsi nommée parce que après sa
mort elle a vraisemblablement été frappée par la
foudre et a une partie du visage brûlée. Les
momies sont conservées par un principe de crioconservation dans
des ambiances contrôlées en permanence par un
système unique au monde.
Encore quelques jours à flâner à Salta,
à partager de bons moments avec les copains, à soutenir
le moral de Nocybb qui sont revenus de leur dernière sortie
tracté par un camion, cette fois l'embrayage ne veut plus rien
savoir.
Du 1er juillet au 13 juillet 2008
Nous abandonnons Nocybb à regret, ils n'ont toujours pas
de solution pour faire réparer leur camping-car. A l'heure de la
mondialisation, on croit rêver ! Voilà bien un concept

sur
lequel nous avons révisé notre avis depuis que nous
voyageons ! Ne serait-ce que pour nos véhicules, il semble que
le fait de quitter l'Europe pour l'Amérique ressemble à
passer sur une autre planète ; eux qui ont un porteur Ford
apprennent que Ford Amérique n'a rien à voir avec Ford
Europe, voilà, il fallait le savoir !
Il nous suffit de faire quelques 200 kilomètres pour être
dans la région du Chaco et trouver un climat tout à fait
différent. Le Chaco est chaud et sec à l'ouest, chaud et
humide à l'est. A notre première étape, à
Monte Quemado,
alors que nous faisons le plein (après plusieurs
tentatives dans des stations à cours de diesel), nous faisons
remarquer au pompiste combien il fait chaud aujourd'hui. Mais
voilà, il nous répond que "non, ça n'est pas
terrible, à peine chaud, l'été il fait 45-50°"
! Voilà, nous qui venons de quitter Salta, nous sommes
abattus
avec ces 35 ° ! La région du Chaco cultive essentiellement
le coton et aussi le tournesol et toujours le soja. La sylviculture est
également importante. Nous voyons également des troupeaux
de bétails où les têtes se comptent par milliers.
Ici, une ferme moyenne, ce sont quelques trois à cinq mille
hectares !
Nous passons quelques jours dans cette région au bord du fleuve
Parana où le soleil nous fait l'honneur de couchers somptueux.
Un petit arrêt à Resistencia puis nous traversons le
fleuve Parana puis la région de Corrientes et à Posadas,
nous entrons dans la région
de Misiones, où nous visitons les...
missions jésuites
! Tout d'abord celle de Santa Ana, dont les ruines sont simplement
conservées en l'état sans qu'il n'y ait jamais eu de
reconstruction, puis celles de San Ignacio mini, dont les ruines
partiellement restaurées laissent deviner la grandeur des

missions et la dextérité des guaranis dans le travail de la pierre notamment. Les
missions
sont toutes construites à l'identique, une entrée
principale ouvrant sur une allée bordée des maisons
d'habitations, qui conduit à la place centrale carrée
autour de laquelle s'organisent église, presbytère,
bâtiments administratifs, demeures des chefs guaranis et des
jésuites.
A Wanda, nous visitons une mine de pierres semi-précieuses, notamment des améthystes grandes comme ça !
C'est à Puerto Iguazu que nous séjournons quelques
jours, le temps de profiter du climat tropical bien agréable
même en hiver et de visiter les
chutes de l'Iguazu. Pas d'autre mot que grandiose pour décrire ces chutes. Les
chutes
sont visibles en Argentine où de nombreux sentiers
et passerelles permettent d'approcher au plus près ces
masses d'eau qui nous douchent à plusieurs reprises, et au
Brésil où la vue d'ensemble nous permet
d'apprécier la grandeur de ce site patrimoine de
l'humanité. Dans ces parcs nationaux, c'est également une
rencontre avec la
nature qu'il faut prendre le temps d'observer...
Du 14 juillet au 31 juillet 2008

C'est en traversant la région de la sierra de Misiones
que nous allons jusqu'à Obera. Dans un jardin tropical,
nous pouvons admirer quantité d'oiseaux malheureusement dans des
volières, mais au moins nous avons vu le magnifique toucan,
celui qui n'a pas voulu nous rendre visite dans le parc de l'Iguazu.
Bien souvent les oiseaux sont ainsi sauvés d'une mort certaine
après avoir été capturés et achetés
par des personnes peu scrupuleuses et avides d'exotisme à
domicile...
Cette région vit
essentiellement de l'exploitation du bois. Puis nous longeons le
fleuve Uruguay, frontière naturelle entre l'Argentine et le
Brésil, jusqu'à Paso de los libres. C'est ensuite
Mercedes, petite ville aux bâtiments coloniaux
défraîchis, à l'ambiance un peu gaucho, c'est une
région d'élevage. A Goya, nous passons deux jours au bord
du fleuve Parana mais nous sommes maintenant plus au sud et les
températures ont chutées. Comme nous avons encore du
temps avant de regagner Buenos Aires, nous décidons de retourner
plus au nord afin de profiter d'un climat plus clément. C'est
à Paso de la Patria, à vingt kilomètres de
Corrientes que nous nous installons. C'est une petite bourgade de
résidences secondaires occupées essentiellement par des
passionnés de pêche. Le dorado et le surubi sont les deux
poissons vedettes de ce fleuve qui décidément nous
plaît beaucoup.
C'est chaque soir un spectacle
différent quand le soleil semble plonger dans le fleuve. Dominique
reste là, le doigt sur le déclencheur, car le
décor change en permanence... Un vrai régal !
Puis c'est
un mail de Virginia et Carlos
qui nous donne notre prochaine destination. La tradition argentine veut
que le quinzième anniversaire des filles donne lieu
à une grande fête. C'est celui de leur fille Maria et la
fête est prévue pour dimanche 3 août. C'est avec
grand plaisir que nous prenons la direction de Jesus Maria pour les
retrouver.
Du 1er au 12 août 2008
A peine arrivés, nous
partageons un asado ! Puis c'est la
fête
des quinze ans de Maria, avec
famille, amis, toute les amis de classe de Maria autour d'un repas au
cours duquel nous dégustons les traditionnels empanadas,
l'asado, le lechon (petit cochon de lait) arrosés des bons vins
argentins et pour finir, comme chez nous, le gâteau
d'anniversaire ! En fin de soirée, chacun y va de son petit
discours, tous émouvants. Nous avons passé une
journée merveilleuse, adoptés sans problèmes par
des argentins très très
conviviaux, adorables, chaleureux... nous adorons l'Argentine et les
argentins !

Alors
que nous étions seuls sur le camping, Lise et Michel, les
québécois,

de retour en Argentine, sont venus nous rejoindre quelques
jours. Puis c'est un groupe de voyageurs argentins qui
arrivent. Nos véhicules semblent minuscules à
côté de certains grands bus aménagés. Les
jours passent, nous échangeons nos souvenirs de voyages, nos
"bons plans", nos bivouacs. Un petit bonjour de Virginia ou de Carlos dans
la journée, "ça vous dit un asado ce soir ?". Oui, bien
sûr, et c'est parti, nous allons faire les courses, Carlos
prépare la braise, et nous nous régalons tous ensemble de
viandes ou plats typiques (nous finissons avec un puchero, pot-au-feu argentin) toujours plus délicieux les uns que
les autres ! Mais les bonne choses ont une fin, il nous faut reprendre
la route pour Buenos Aires afin d'organiser le gardiennage de notre
Nom'ad.
Du 13 au 21 août 2008
Deux jours de route sans problèmes si ce n'est que plus
nous approchons de Buenos Aires et plus la quantité de
camions
augmente sur l'autoroute. Il faut redoubler de

prudence...Des copains
nous ayant donné l'itinéraire pour le camping de Tigre,
c'est donc en toute tranquillité que nous sommes arrivés
dans ce joli petit camping, havre de paix au bord du rio Lujan,
à l'entrée du delta du Parana ! Et il y a de la place en
gardiennage, c'est
donc ici que nous allons laissé notre Nom'ad pendant notre
escapade en France.
La confluence du Parana et du rio de la Plata forme un un labyrinthe de
petits bras d'eau, circulant entre des îlots sur lesquels ont poussé de
petites maisons de vacances ou de superbes villas mais aussi simplement
les maisons des habitants de cette campagne peu ordinaire. Ici la
population se déplace en bateau, dommage que le bruit des moteurs ait
maintenant remplacé le doux clapotis des rames... Nous pouvons prendre la
lancha, le bus aquatique, pour nous rendre au centre ville. Il suffit de
se mettre sur l'appontement et de lui faire signe, le pilote
semble-t-il connaît tout le monde ici.
Dimanche le vent d'est s'est levé, faisant monter le niveau du
fleuve d'une cinquantaine de centimètres. Lorsque le niveau du
Parana est haut et que le vent d'est souffle, repoussant l'eau du rio
de la Plata en amont, il arrive que le camping soit inondé...
Nous allons faire du
tourisme à Buenos Aires. Vingt minutes de lancha, une petite
heure de train et nous voilà de nouveau dans la capitale que
nous avons quittée depuis plus de 9 mois ! Que de chemins
parcourus ! Nous
visitons
San Telmo,
le quartier des antiquaires, brocanteurs et
marchands de souvenirs. C'est un quartier de rue piétonnes
très animées. La place Dorrego est pleine de toutes
sortes d'antiquités, jolies pièces ou babioles. La
musique est partout, le tango est roi et des danseurs patentés
invitent qui veut bien pour une première approche de cette danse
argentine jouée par un orchestre où le bandonéon
nous ferait presque pleurer ! Plus loin, des mimes très
créatifs, un chanteur qui voudrait ressusciter Carlos Gardel, un
autre qui offre "un abrazo gracioso", comprenez une accolade bien
prolongée dans ses bras, gratuitement, l'imagination n'a pas de
limites pour créer l'attraction ! Les belles pièces
exposées chez les antiquaires laissent deviner ce qu'a
dû être Buenos Aires
dans ses années fastueuses.
Après un déjeuner dans un restaurant typique
plein à craquer de porteños ou de touristes ravis de
déguster une bonne viande argentine, nous prenons un taxi,
direction caminito. L'autoradio égrène des airs de tangos
d'Astor Piazzolla ou des chansons langoureuses fredonnées
par un chauffeur de taxi à l'air aussi mélancolique que
les paroles qu'il connaît par coeur. Les textes des airs de
tangos sont tristes, ils racontent la vie des immigrants,
l'amitié entre les hommes, la trahison des femmes (si,si...). La
langue espagnole, pourtant belle et riche, semble s'appauvrir d'un coup
quand il s'agit d'écrire les paroles d'un chanson. Et
alors, avec trois ou quatre mots, nous avons le sentiment d'avoir tout
(ou presque) compris ! Amor, dolor, corazon et pasion, pas une chanson
n'y échappe, même dans les textes des derniers airs
à la mode ! Notre chauffeur de taxi, sans doute encore tout
ému de cette belle chanson, s'arrête à peu
près au milieu d'un carrefour sans dire un mot et il nous faut
quelques instants pour comprendre que nous sommes arrivés ! Les
porteños semblent peu bavards !
Nous voici maintenant à Caminito, dans le quartier typique de la Boca. La
Boca,
ce n'est pas seulement le stade mythique de la ville. C'est un quartier
qui doit son histoire à Quinquela Martin, peintre du XX
siècle. Aujourd'hui, c'est, dans une seule rue, un
rassemblement de peintres, restaurants avec des scènes
extérieures où des orchestres et des danseurs offrent des
spectacles de danses folkloriques et... de
tango !
Buenos Aires,
jadis souvent comparée à Paris, est une ville où
il fait bon flâner dans ses rues toujours animées. Nous adorons
!
Du 21octobre au 6 novembre 2008
Nous sommes arrivés à Buenos Aires sous un violent orage,
ce qui a rendu la traversée d'une épaisse
couche de nuages comparable à une bonne piste de ripio avant que
l'avion touche le sol argentin. Nous avons retrouvé Beatriz et
Angel qui ont gardé notre Nomad, bien stationné sur le
terre plein qui permet d'échapper à quelques rares
caprices du rio Lujan. Mais c'était sans compter sur l'orage !
Finalement, il devait se trouver bien là car après
plusieurs tentatives, nous n'avons pu que constater qu'il
était bel et bien enlisé, sans espoir de le sortir
de là pour la nuit. C'est donc dans une position un peu
inclinée que nous avons passé notre première nuit.
Le lendemain, espérant que le beau temps allait sécher le
terrain, nous sommes allés à Buenos Aires pour renouveler
l'assurance de notre Nomad. C'est confirmé, l'inflation est plus
que galopante en Argentine, pratiquement le double de l'an dernier. Le
soir, une nouvelle tentative pour sortir notre Nomad s'avérera
aussi infructueuse que la veille, Nomad glisse de plus en plus vers le
bord du terre plein...Sans doute la seule solution sera de nous tirer
de là avec un treuil, demain. Après une autre nuit en
position inclinée, Pierre entreprend de faire une
tranchée dans l'axe de chaque roue arrière afin
d'éviter que Nomad ne glisse sur le côté, puis
d'empierrer le fond de la tranchée pour adhérer au
mieux...Et ça marche ! Nous retrouvons enfin une position
horizontale plus confortable, à côté de Dirk et
Lucette qui viennent d'arriver au camping.
Sans doute pour compenser notre arrivée quelque peu
mouvementée, Beatriz et Angel nous invitent pour un asado, et
avec Dirk et Lucette, nous passons une agréable soirée en
leur compagnie. Notre départ était prévu pour
vendredi, mais dimanche Dirk fête son anniversaire et donc, nous
reculons notre départ ! C'est cela notre voyage, toujours des
imprévus ! Enfin nous reprenons la route et retrouvons le petit
bruit de frein qui nous accompagne depuis...Salta, là où
nous avons fait réparer le frein à main cassé en
Bolivie...Nous devons également faire le plein mais la station
avant l'entrée de la Panaméricaine n'a plus de
diesel...C'est sûr, nous sommes bien en Argentine ! Pierre vide
donc le jerrican et nous sortons de la station avec un bruit tellement
important que nous renonçons à entrer sur la
Panaméricaine sans savoir de quoi il provient. Un stationnement
providentiel en face de la station permet à Pierre de
s'installer pour investiguer...Il démonte la roue, pensant que
c'est la même pièce qui est de nouveau cassée
mais...quelle n'est pas sa surprise de constater qu'il manque deux vis
aux étriers de freins, très certainement insuffisamment
resserrées après la réparation à Salta...Il
faudrait maintenant trouver ces deux vis mais où ? Sinon tenter
de rouler avec une seule vis sur chaque roue...L'employé de la
station fouille dans ses tiroirs pour trouver deux vis, dont une semble
convenir. Ouf ! Cela nous permet de reprendre la route et nous
prévoyons de nous arrêter chez le concessionnaire de
Rosario. En route, nous trouvons un magasin de pièces
détachées Mercedes mais ils n'ont pas les vis...Ils nous
envoient chez un concessionnaire Mercedes à Campana qui lui non
plus n'a pas, qui nous envoie dans une buloneria...qui est
fermée...retour à l'atelier Mercedes qui nous envoie en
face, dans un autre atelier où l'employé fouillant dans
ses tiroirs "fourre-tout", nous trouve deux vis identiques ! Il est midi
passé et en plus de trois heures, nous avons fait...50
kilomètres ! un record ! Après une nuit étape
à Bell Ville, nous arrivons à Jesus Maria où nous
retrouvons avec plaisir Virginia et Carlos. Entre picadas, asados, et
autres spécialités, les journées s'écoulent
tranquillement. Il fait beau, le thermomètre affiche 30°
l'après-midi mais nous devons penser à prendre la
route.
Du 7 au 16 novembre 2008

Nous
pensions visiter Rosario mais le camping est réservé tout
le week-end pour une compétition de motos, donc nous fuyons vers
un autre petit camping juste pour la nuit. Le sud de la région
d'Entre Rios est une région agricole. Les champs de blés
alternent avec ceux de maïs et d'immenses pâturages où les
bêtes se comptant par centaines rompent la monotonie. C'est
d'abord Victoria où nous passons deux jours au bord du fleuve
où Pierre fait de nombreuses tentatives de pêche
infructueuses mais laisse pas mal de matériel dans les
herbes ! Puis nous passons une journée à Puerto Ruiz,
petit port de Gualeguay, et là, Pierre pêche enfin deux
poissons-chats que nous offrons aux jeunes pêcheurs du village !
Une journée à Gualeygachu, puis nous allons visiter le
palacio San Jose,
construit au XIX siècle par un architecte italien fortement
influencé par le style andalou. Justo Jose Urquiza fit
construire ce palace pour montrer à ses opposants la richesse de
la région. L'Argentine doit en partie à Urquiza
l'adoption de la constitution moderne. Sarmiento et Mitre,
alliés de Urquiza et présidents de la république
sont passés par là. Le domaine était d'une
superficie de 28 000 hectares. Le palais était
équipé d'un système d'eau courante, quatorze ans
avant Buenos Aires ! Les matériaux, le mobilier, tout est venu
de France et d'Italie. On y voit même un jardin français
avec des carreaux de faïence du Pas-de-Calais. Nous pensions
ensuite faire étape à Colon, au bord du fleuve Uruguay,
mais c'était sans compter sur les caprices du fleuve ! Tous les
campings situés au bord du fleuve sont inondés, sous au
moins 1,50 mètre d'eau ! C'est donc dans le parc national el
Palmar que nous nous arrêtons quelques jours, au bord du
fleuve Uruguay. Le parc a été créé pour
préserver le palmier Yatay. Au XIX siècle, il occupait de
grands territoires de la province Entre Rios, de l'Uruguay et du sud du
Brésil. Mais la nature, l'agriculture et la sylviculture ont
très largement réduit sa reproduction et les surfaces
aujourd'hui occupées. Certains arbres du parc ont plus de deux
siècles, dix-huit mètres de haut et quarante
centimètres de diamètre. Mais le
parc, c'est aussi un
repère sûr pour tout plein d'animaux et d'oiseaux
facilement observables, et on en profite au maximum !
Nous nous arrêtons à Concordia, dernière grande
ville avant de quitter l'Argentine pour quelques temps, et nous passons
quelques jours au bord du lago Salto grande, grande lac artificiel fait
par le barrage sur le fleuve Uruguay. Sur la plage, sous les palmiers,
que demander de plus ?
Du 14 janvier 2009 au 10 février 2009

Il
se passe quelque chose chaque fois que nous revenons en Argentine,
c'est un peu comme si nous revenions chez nous ! De nouveau dans la
province de Misiones. Cette région se résume à 2
couleurs : le rouge de la terre et le vert de la forêt native

quelque peu détruite au profit des plantations d'arbres
destinés à la fabrication de pâte à papier
ou celui des plantations de maté, boisson traditionnelle des
argentins. Nous faisons deux petites étapes et trouvons ensuite
un bivouac tranquille dans les bois, au bord d'un ruisseau
malheureusement sans poissons, tout près de Corpus, tout petit
village dont les habitants semblent bien étonnés d'avoir
la visite de français ! Nous restons là une semaine tant
nous savourons ce calme retrouvé ! Notre voyage s'oriente
désormais vers ce genre d'étapes tranquilles, qui, bien
que ne présentant pas d'intérêt touristique majeur,
nous satisfont par le calme que nous y trouvons. Les journées se
passent entre petites ballades au village et lecture, parfois quelques
bavardages avec des campeurs argentins. Après un arrêt au
supermarché de Posadas pour faire le plein, nous
retournons à Ituzaingo où nous étions
passés l'an dernier en allant à Iguazu. Nous trouvons un
camping au bord du Parana et Pierre fait quelques essais de
pêche. Il fait très chaud, souvent 35° l'après-
midi apportant quelquefois des orages et c'est encore une semaine qui
s'écoule ici. Nous longeons de nouveau le Parana, cherchant un
nouveau bivouac mais finalement, nous retournons à Paso de la
Patria, où nous étions également venus l'an
dernier. Nous retrouvons notre joli jardin au bord du fleuve. Pierre
devient mordu de la pêche mais les poissons ne se laissent pas
prendre si facilement ! Dominique tente sa chance également,
sans succès ! Les jours s'écoulent tranquillement dans la
chaleur de l'été, rafraîchis parfois par des orages.
La plupart des rues du village sont des chemins de sable, ce qui les
rend difficilement praticables après l'orage, mais tout
est très vite remis en état.
Un groupe de singes hurleurs occupent
les arbres du quartier. Leur cri est impressionnant, entre le
grognement du porc et le rugissement du lion mais tellement fort par
rapport à la taille de l'animal !
Du 11 février 2009 au 28 février 2009
S'il n'y avait pas quelques
échéances comme le carnaval de Gualeyguachu, nous
resterions ici sans compter les jours, tant la

tranquillité du
lieu nous convient ! Mais avançons

un
peu le long du Parana ! A Corrientes, le fleuve Paraguay vient rejoindre
le Parana et son cours orienté est-ouest change de direction
pour descendre vers le sud. Il longe maintenant la frontière
ouest de la province de Corrientes puis celle de Entrerios
avant d'aller former le vaste delta du Parana qui lui-même
laissera sa place à l'immense rio de la Plata. Sur les rives,
toujours les petites villes corentinas très calmes.
L'activité principale de la région est agricole, beaucoup
de citroneraie et orangeraie mais aussi une agriculture
vivrière, le soja n'est pas entré dans la province de Corrientes. A
Bella Vista
où nous nous arrêtons, la rive droite du fleuve est plus
escarpée, une falaise de roche sablonneuse la borde. Cette roche
très fragile donne à la côte un profil
découpé et quelques plages de sable propices à la
détente. A La Paz, nous nous arrêtons pour faire, encore,
quelques réparations et une fois de plus apprécier le
spectacle du soleil se couchant sur le fleuve ! A Hernandarias, dans un
passé pas si lointain, le seul moyen de transport était
le fleuve. Pour se défendre des caprices du fleuve, un pont
flottant y a été apporté des Pays-Bas en 1935.
Puis les routes se sont construites et le petit port est devenu
inactif. Mais le pont flottant a été conservé et
transformé en restaurant-bar-glacier où l'on peut
savourer une spéciale Hernandarias...un délice !

A
Diamante où
nous nous

arrêtons
ensuite, nous découvrons une
petite ville avec une architecture néo-coloniale assez riche,
chose relativement rare en Argentine. Tous ces jolies maisons
abritent
aujourd'hui les différents services municipaux. C'est aussi le
pré-delta, début du grand delta du Parana qui va
jusqu'aux portes de Buenos-Aires. La chaleur est devenue accablante,
même les argentins nous disent que ce n'est pas normal
! Nous
poursuivons jusqu'à Victoria que nous connaissons
déjà, espérant y trouver un peu plus
de fraîcheur... et effectivement nous la trouvons car nous
arrivons
sous un orage et la température chute de dix degrés, ouf,
nous respirons ! Nous avons maintenant quitté le Parana et nous
sommes au bord du riachuelo Victoria, petite rivière très
poissonneuse. Ici il y a des pêcheurs professionnels qui viennent
vendre leur pêche sur le port ou à la coopérative.
Victoria, créée en 1873, regorge de vieilles
bâtisses de style néo-colonial, parfois vieillissantes,
parfois restaurées. Encore une étape pour
retrouver Gualeyguachu, et notre bivouac au bord du rio du même
nom. Si les régions de Corrientes et Entre Rios ont une culture
carnavalesque marquée, la moindre petite ville organisant le
sien, c'est Gualeyguachu qui jouit de la meilleure réputation
; c'est parait-il le plus grand carnaval argentin ! Le
spectacle
est grandiose, pendant pratiquement cinq heures défilent des
chars magnifiques, des femmes et des hommes vêtus de
costumes somptueux. Oui, vraiment, le carnaval de Gualeyguachu
mérite sa réputation ! Les publicités
défilent, puis la délégation anti-papeterie
(l'usine de pâte à papier, située en Uruguay mais
tout près de Gualeyguachu, fait depuis plusieurs années
l'objet de revendications pour sa fermeture). La dernière partie
est constituée de chars où les slogans les plus divers
sont accrochés... C'est aussi cela l'Argentine !
Du 1er mars au 19 avril 2009
Nous allons à Concordia pour passer chez Mercedes et nous
en profitons pour faire un aller retour en Uruguay pour renouveler nos
autorisations de séjour. Nous passons de nouveaux quelques jours
au camping las palmeras dont la tranquillité nous séduit
encore une fois. C'est sous un orage diluvien que nous revenons
à Gualeyguachu, espérant y

rencontrer Christiane et
Serge, mais le parc est inondé et nous stationnons sur la
costanera, beaucoup moins tranquille la nuit que le parc. Nous
reportons donc notre rencontre à une autre étape, et nous
retournons à Victoria pour quelques jours de pêche, puis
nous faisons route jusqu'à Jesus Maria où nous retrouvons
avec plaisir et émotion, Carlos et Virginia et les enfants.
Évidemment, les retrouvailles se passent autour d'un asado ! Nous
organisons ensuite la réparation du pare choc à Cordoba,
en à peine trois jours il a retrouvé sa beauté et nous
avons pu séjourner dans le jardin de l'entreprise pendant les
travaux ! Les journées se passent maintenant tranquillement,
entre lecture, internet, toujours un peu de bricolage pour Pierre et
souvent des asados le soir ! Enfin nous retrouvons Christiane et Serge
qui ont accéléré pour nous rejoindre, Nadine
et Paul arrivent également et nous voilà de nouveau entre
français, à partager souvenirs, projets et
expériences des uns et des autres, que de bons
moments ! Les journées
s'écoulent ainsi, puis nous aidons Virginia et Carlos à
préparer la fête d'anniversaire de Virginia. Encore une
soirée inoubliable ! Puis nous partons avec eux, Christiane et
Serge chez Graziella et Alberto à
Santa Rosa de Calamuchita pour
quelques jours, programme prévu, pêche... Mais
après une journée infructueuse, nous
préférons nous balader et découvrir ce coin
d'Argentine qui a des airs de Bavière. D'ailleurs, une grande
partie de la population est d'origine allemande.
Du 20 avril au 12 mai 2009

Après
plusieurs départs reportés, nous avons repris la route
jusqu'à Victoria qui sera notre dernier séjour avant de
rejoindre Buenos Aires. Entre parties de pêche, lecture et
ballades, le temps s'écoule tranquillement. L'été
se prolonge et les fins de semaine, le camping se remplit. Victoria,
c'est un coin de campagne à deux pas de Rosario, la
deuxième ville d'Argentine (ou la troisième, Cordoba et
Rosario se disputant la place !). Le

fleuve serpente dans les pâturages occupés par les vaches,
les chevaux et des quantités d'oiseaux, hérons,
aigrettes, mouettes, canards... Le fleuve fournit d'énormes
quantités de poissons. Dommage que bon nombre d'argentins ne
soient pas soucieux de préserver cette nature et laissent tous
leurs détritus, surtout plastiques, sur les rives du
fleuve. Nous avons même vu les pêcheurs
professionnels jeter dans le fleuve les caisses en polystyrène contenant les
déchets de poissons !!!! L'horreur...
Puis nous passons quelques jours à Tigre où nous
retrouvons avec plaisir Beatriz et Angel qui nous invitent à
partager l'asado dominical en famille.
Et le 17 mai, nous embarquons sur le Grande Buenos Aires...