Elle est située au pied du volcan Villarica, toujours en activité et dont on peut voir s'échapper
un panache de fumée lorsque les nuages ne masquent pas le
cratère. Nous allons ensuite jusqu'à Curacautin, au pied
du volcan Llaima qui, depuis le 1er janvier, est en éruption et
crache des gerbes de lave. Le parc est fermé pour raison de
sécurité, nous nous arrêtons à
l'entrée pour faire quelques photos des gerbes de cendre et de
fumée qui s'échappent. Nous discutons avec les
carabineros qui gardent l'entrée car nous voulons rester
là ce soir pour voir le spectacle de nuit. Mais, sympas, ils
nous disent que le spectacle est bien plus intéressant à
Cherquenco, sur la face ouest du volcan. C'est sur ce côté
que s'écoule la lave. Pierre hésite un peu car c'est
environ 2 heures de route mais finalement se décide à
reprendre la route. Ouf, j'en avais très envie ! Cherquenco est
un tout petit village, peu habitué à voir tant de monde
à cette saison.
Habituellement,
c'est seulement en hiver que les touristes viennent
là pour accéder à la station de sport d'hiver sur
le volcan. Le soleil décline et nous commençons à
apercevoir la lave qui s'écoule le long du volcan. Nous prenons
un maximum de photos et de film. Plus la nuit tombe et plus nous voyons
la lave jaillir du cratère puis s'écouler dans ce
ruisseau incandescent. La nuit est tombée, nous rangeons
appareil photo et caméra et allons jusqu'au petit pont où
il y a encore pas mal de monde qui observe "la bête" ! Là,
nous sommes accostés par 2 hommes, l'un appareil
photo à la main et l'autre cahier et stylo : ce sont des
journalistes
qui recueillent les impressions de quelques touristes chiliens ou
étrangers venus assister à cette éruption. Nous
nous prêtons au jeu et c'est ainsi que nous serons dans el
mercurio (journal national) du mercredi suivant ! Nous reprenons la
route et la panaméricaine, longue route qui traverse le
continent de l'Alaska à la Patagonie. C'est une autoroute un peu
spéciale qui demande pas mal de vigilance : des piétons
qui parfois traversent, des cyclistes parfois à contresens, des
voitures arrêtées pour une pause sur la bande
d'arrêt d'urgence, des moissonneuses batteuses, des tracteurs,
des accès directs, des petits marchands de fruits et
légumes, des chiens errants, toute une vie sur cette route ! Cette partie du Chili est très agricole, il y a beaucoup d'activité
dans les champs car c'est la moisson. Petit arrêt au
salto del Laja, qui doit être beaucoup plus joli lorsque le niveau de l'eau est haut.
Plus loin, changement de
cultures, ce sont de grandes plantations de pins ou d'eucalyptus qui
servent à la production de cellulose. Il y en a donc de toutes
les hauteurs : de jeunes plants, d'autres prêts à
être coupés, plus loin des champs "vides". Nous quittons
la panaméricaine pour rejoindre encore une fois l'océan
pacifique. Toujours les mêmes
plantations d'arbres dans les champs,
mais nous découvrons un autre Chili, plus pauvre.
D'ailleurs,
en lisant les journaux, nous découvrons que certains villages
chiliens viennent seulement d'avoir l'eau potable ! Parfois de
très modestes masures de bois bordent la route, des champs qui
semblent abandonnés ?, et nous arrivons à Cobquecura,
petit village au bord de l'océan. L'architecture est
très différente de ce que nous avons vu jusque là,
les maisons sont plus "espagnoles", des toits de tuiles canal, des
murets de pierres, des couleurs "andalouses". Malgré tout, ce
village nous semble bien peu actif. La plage se prête
essentiellement au surf, grâce à ses belles vagues.
L'océan pacifique est souvent froid à cause du
courant de Humboldt qui longe ses côtes et dangereux par la
forces des vagues. Beaucoup de plages mais peu de baignades !
Après 2 jours d'une brume marine épaisse, nous
décidons de quitter la côte pour rejoindre Santiago par la panaméricaine.