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BRESIL


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    Carnet de route

Du 1er décembre 2008 au 14 janvier 2009
C'est sous un ciel couvert que nous entrons au Brésil. Cette fois, aucun contrôle sanitaire, mais le frigo est vide ! Les premiers brésiliens avec qui nous parlons nous déconseillent d'aller dans le Santa Catarina, les fortes pluies ayant entraînées des éboulements de terrain, des routes coupées, des villes sinistrées, des pillages et malheureusement des morts et des disparus. Évidemment, nous avions prévu aller à l'ilha Santa Catarina, il nous faut donc changer notre programme. La région sud du Brésil est la région des gauchos. De grandes prairies et cultures, et ici aussi on boit le maté. Nous longeons la laguna de los patos, la plus grande au monde parait-il, où nous apercevons enfin des carpinchos, le plus gros rongeur au monde pouvant atteindre 60 à 70 kg. C'est un peu un hamster géant !
A tapes où nous faisons étape, nous en profitons pour continuer nos recherches de remplissage de gaz. Mais c'est toujours la même histoire, c'est interdit, on ne peut pas...Nous renonçons au remplissage et allons donc acheter une bouteille brésilienne, avec détendeur et raccords ad hoc. Ce serait si simple si toutes les bouteilles étaient identiques, mais non, chaque pays a la sienne....Et les brésiliennes sont grosses, mais elle devrait entrer dans la soute à gaz...C'est limite mais ça va !
Nous quittons ensuite la côte pour entrer dans une région de moyenne montagne, très verdoyante, essentiellement colonisée par des allemands et des italiens. Gramado est une ville de style complètement allemand, les décorations de Noël abondent dans toutes les rues, plus que nulle part ailleurs au Brésil. Il y a même de très jolis arches à l'entrée de la ville, hauteur 2,50 mètres...nous devons contourner pour entrer en ville...Et malheureusement, il pleut toujours et Pierre ne peut pas réparer le joint de toit qui de nouveau fait des siennes...
Après une visite au parc Caracol, nous allons jusqu'à Camara do Sul. C'est une toute petite ville tranquille et la porte d'entrée aux canyons. Pierre en profite pour pêcher, 2 belles pièces auxquelles il rend leur liberté !  Le temps ne voulant pas s'améliorer, nous renonçons à la région des canyons et filons vers Morretes, en bord d'océan, espérant retrouver un peu de soleil. Morretes est une jolie petite ville coloniale, nous y passons quelques jours et Pierre peut enfin recoller le joint de toit. Ici la végétation est luxuriante et la ruta graciosa nous fait traverser une jolie forêt tropicale par une route pavée parfois un peu ...secouante ! C'est ensuite à Iguape, dans l'état de Sao Paolo, que nous nous arrêtons. Nous tombons sous le charme de cette petite ville coloniale, très calme où nous faisons notre premier bivouac sauvage. Il faut savoir qu'au Brésil, l'insécurité règne partout, du moins c'est ce que les brésiliens disent, eux-mêmes sont terrorisés, donc les voyageurs essaient d'être prudents
. Seulement voilà, si il n'y a pas de camping, la solution la plus sûre c'est la station service, le posto ouvert 24/24 qui permet de dormir en toute sécurité mais pas toujours dans le calme et dans un décor peu idyllique. A Iguape, en parlant avec les gens autour, nous avons dormi le long du bras de mer, sans être importunés. Et nous avons fait la même chose sur l'ilha Comprida qui lui fait face, un bivouac bien tranquille le long de la plage encore déserte à cette saison.
La route traverse ensuite une région de bananeraies, le paysage est toujours très vert mais rien de bien exceptionnel jusqu'à maintenant, nous n'avons pas vraiment l'impression d'être au Brésil...Sauf pour une chose : Il semble que les brésiliens soient tous apparentés à Ayrton Senna, tant leur conduite nous effraie : dépassement par la droite, stop et feux rouges...c'est selon ;  les cyclistes roulent souvent à gauche...tout cela nous semble anarchique mais surtout très stressant. Ajoutez à cela les énormes dos d'âne qu'il faut guetter à l'entrée et la sortie de chaque ville (parfois aussi aux intersections de routes) car ils ne sont pas toujours signalés, bref la conduite ici nous semble un vrai cauchemar !
Nous passons quelques jours à Bertioga, où nous commençons à découvrir les grandes résidences de vacances. Ici, on construit encore des tours de 20 à 30 étages, toutes plus laides les unes que les autres, ça doit être un concours d'architecte ? Ici, on mesure tout à fait la peur des brésiliens : les résidences ou les villas sont entourées de murs ou de clôtures de 2,5 à 3 mètres de haut, surmontés de 5 fils électriques, des caméras de surveillance, un accès par code, un gardien...Une seule question nous vient à l'esprit devant cette sécurisation outrancière : Mais qui est en prison ? Ce n'est pas l'idée que l'on s'était fait de notre voyage. Bien sûr, nous sommes conscients que l'insécurité existe, qu'il faut se montrer prudent et discret mais comment être tranquille quand tout autour de nous nous rappelle le climat de ce pays ?
C'est en allant à Itamambuca que nous avons appris, à nos dépens, une subtilité du code de la route brésilien. Sur une route hors agglomération, pour tourner à gauche, il faut d'abord s'arrêter sur le bas-côté, attendre que la route soit libre dans les deux sens pour tourner. Nous, nous avons fait à la française, clignotant mis bien en avance mais un brésilien un peu pressé, après un freinage sur plus de cinquante mètres, nous a percuté l'arrière du camping-car. Après avoir fait le constat en présence de la police, ici pas de constat amiable, nous sommes démoralisés par tous ces problèmes qui se succèdent depuis notre retour. Nous nous installons dans un camping où nous pouvons faire des réparations de fortune sur le pare-choc, vérifier les éclairages...mais la pluie nous rejoint alors que tout le contenu de la soute est dehors et les réparations non terminées...Mais ça finit quand cette mauvaise série ? Le lendemain, de très bonne heure, nous finissons les réparations et reprenons la route pour Parati où nous savons trouver un camping plus agréable. Un peu de difficultés pour y arriver, les rues de la vieille ville sont pavées "à l'ancienne", c'est à dire de vieilles pierres très inégales qui nous font sauter dans tous les sens...
Petite anecdote : alors que nous cherchons le camping, une voiture s'arrête près de nous, c'est un français qui vit ici ! Il nous explique la route pour arriver au camping et alors que nous redémarrons, il s'arrête pour nous proposer "Mon chauffeur va vous y accompagner, ce sera plus simple". Nous trouvons cela très sympa et le remercions chaleureusement. Et nous suivons le prétendu chauffeur qui nous reconduit...sur la route d'où nous venons, c'est-à-dire dans le mauvais sens ! Nous ne saurons jamais si le chauffeur n'avait rien compris où s'il la fait volontairement, voilà encore un mauvais point !

Parati est une jolie ville coloniale classée au patrimoine mondial. Les maisons sont superbes, de couleurs éclatantes. Mais comme souvent dans ces endroits, les habitants ont désertés ces belles maisons pour y laisser s'installer des hôtels, des restaurants, des agences de voyages...Nous profitons d'une seule journée ensoleillée pour en faire quelques photos !
Encore un peu de route et nous atteignons la banlieue de Rio. A Recreio dos bandeirantes, nous nous installons au camping en bord d'océan.  Lucette et Dirk viennent nous rendre visite, eux qui sont ici depuis un mois dans l'attente d'une réparation de leur véhicule. Le soir nous dînons ensemble dans une pizzeria, enfin un rodizio de pizza. Le rodizio, c'est une institution brésilienne. Imaginez un restaurant avec buffet à volonté, entrées, légumes, viandes et en plus une ribambelle de serveuses et serveurs qui passent régulièrement pour vous servir, ici des pizzas de toutes sortes, de l'entrée au dessert, tout ça pour un prix dérisoire ! Il y a donc des rodizios de pizzas, mais aussi de pâtes, de sushis mais nous celui que nous préférons, c'est le rodizio de viandes, de beaux morceaux de viande sur de grandes broches dans lesquels des garçons zélés coupent de belles tranches à la demande...à volonté, jusqu'à plus faim !
Prendre le bus à Rio semble aussi un exploit. Nous connaissons le numéro du bus que nous voulons prendre, donc dès qu'il est en vue, nous lui faisons signe. Nous n'avons pas bien compris la subtilité, toujours est-il que le numéro ne suffit pas car tous les bus portant le même numéro ne vont pas au même endroit. Bon, nous arrivons malgré tout à nous faire comprendre et même si les chauffeurs semblent mécontents de s'arrêter pour rien, nous arrivons quand même à trouver le bus qui nous conduit à Copacabana, au prix d'un trajet des plus mouvementés : conduite sportive, secousses, tout y est, y compris les accidents le long de la route ! Une chose est sûre après ce trajet de plus d'une heure, notre camping-car restera à Récreio, pas question de s'engager dans cette jungle ! Copacabana, la mythique ? Là aussi, que de clichets ! Copacabana, c'est une grande plage bordée d'immeubles tous aussi laids les uns que les autres ; suivent les plages d'Ipanema et de Leblon, du même style...
Nous retrouvons avec plaisir Jess et Nico et faisons la connaissance du petit Elliot qui a vu le jour à Rio, un jour après notre petite Sahra. Nous imaginons donc, en le voyant, combien elle a dû changer...
Notre impression est toujours la même au vu de tous ces immeubles hyper-sécurisés. Une ballade au pain de sucre nous fait découvrir un petit havre de paix dans cette mégapole inhumaine. Le sentier serpente dans une végétation tropicale, des petits singes jouent dans les branches, il y a des pêcheurs, ouf, ça fait du bien ! Mais nous sommes sortis sans sac, sans appareil photo trop voyant, juste le nécessaire dans une poche...
Nous passons le réveillon de Noël ensemble, très contents d'être réunis une fois de plus. Mais c'est décidé, nous quittons le Brésil demain. Nous ne sommes pas tombés sous le charme, d'ailleurs existe-t-il, ce charme ? Peut-être plus au nord, mais au prix de combien de kilomètres sur des routes dangereuses, dans une agitation qui ne nous convient pas ? C'est trop pour nous, nous reprenons la route pour Foz de Iguazu. Nous avons pu y trouver les feux cassés lors de l'accident et nous attendons la livraison avant de retrouver l'Argentine...