29
mars
Nous
sommes arrivés à Hanoi à 16 heures et
notre guide Haï nous attend. Après les formalités
d'arrivée (visa à l'arrivée très rapide à
obtenir), nous récupérons les bagages et retrouvons le
chauffeur qui se prénomme également Haï. Au moins
ça simplifie les choses ! Le ciel est couvert mais il fait
chaud (26 °C). Dès la sortie de l'aéroport, le
contraste est saisissant : C'est la campagne et les paysans
travaillent dans les champs. Les routes sont toutes en travaux. Nous
passons à l'agence pour régler les dernières
formalités. L'accueil est chaleureux, nous n'échappons
pas à la tradition du thé. Nous allons à
l'hôtel situé en plein centre de Hanoi. Nous allons
dîner dans un petit resto non loin de l'hôtel, le Hanoi
Garden, et nous faisons notre premier repas avec les baguettes… Ca
va demander un peu d'entraînement !
30
mars
Pour
notre première journée, nous visitons Hanoi : Le petit
lac (ou lac de l'épée restituée), le temple
de la littérature dédié à Confucius, la pagode du pilier unique, le
mausolée
de l’oncle Ho et la maison sur pilotis. Nous sommes
impressionnés
par la longueur de la file d'attente pour la visite du mausolée.
Pour y entrer, il faut une tenue plus que décente : Je suis en
débardeur et ça ne convient pas ! Les policiers à
l'entrée me le font vite savoir et me prêtent une
chemise d'homme. Ouf ! Je peux me présenter devant la
dépouille de l’oncle Ho ! La maison sur pilotis (là
où résidait l’oncle Ho) est vraiment d'une
simplicité
extrême et dégage un certain charme. On peut comprendre
que l'endroit se prêtait à une certaine réflexion.
Nous traversons le quartier des ambassades, quartier aux maisons coloniales inchangées.
Nous
déjeunons dans un petit resto typiquement vietnamien,
population locale, tout ce que nous aimons. Nous suivons les conseils
de Haï pour passer commande. Bon, la prochaine fois, on se
méfiera, on a du mal à tout manger.
Visite
du musée ethnographique, très intéressant pour
comprendre la pluralité de la population vietnamienne et la
suite de notre voyage.
Puis
nous faisons une ballade en cyclo-pousse à l’enseigne très
rassurante dans la vieille ville, les petites rues commerçantes,
organisées par métier dont la plus connue est la rue
Hang Dao ou rue de la soie. Nous passons devant l’opéra,
construit par les français. Les vietnamiens viennent y faire
leurs photos de mariage (la mode étant à la robe
blanche européenne, la robe rouge tombe en désuétude...et
devient à la mode en France…).
Le
soir nous allons voir un spectacle de marionnettes sur l'eau. C'est
un spectacle unique au monde dont les vietnamiens sont très
fiers. Le spectacle sera à Paris fin avril !
Le
soir nous dînons dans le même resto qu' hier, bien fatigués de cette journée !
31
mars
Nous
partons à 8h30 pour Kenh Ga, petite village de pêcheurs. Nous
faisons une superbe ballade en barque à moteur et circulons
entre les gros rochers qui créent un paysage surprenant. Nous
passons dans de petits villages flottants. Sous les maisons sur
pilotis se trouvent les cages d'élevage de poissons. Arrêt
à la source d'eau chaude, vraiment chaude : il parait que les
villageois l'utilise pour faire cuire le riz ! Nous allons vers un
autre village pour déjeuner dans le seul resto du village qui
nous semble être un resto d'état. Haï nous le
confirme et ça se voit : Ambiance, service et personnel mais
c'est bon !
L'après-midi,
nous allons en sampan pour ce que l'on appelle la baie d'Halong terrestre. Nous passons sous les énormes
rochers où l'érosion a fait son œuvre. Les paysages sont magnifiques. Il y a beaucoup
plus de monde que ce matin et à l'arrivée, une barque
est là pour nous servir les rafraîchissements, un peu
plus loin les nappes brodées main…Il faut marchander mais
c'est pratiquement impossible d'échapper à l'achat,
mais les nappes sont jolies et les vietnamiennes tellement charmantes
! Nous nous arrêtons en bord de rivière pour cueillir
des fraises sauvages (peu parfumées). C'est dans cet endroit
qu'une partie du film Indochine a été tournée.
Nous
reprenons la voiture pour aller à Ninh Binh à l'hôtel.
L'hôtel est très joli, la petite ville est très
animée et nous partons à pied la découvrir. Nous
prenons un verre et la discussion commence avec la dame qui tient la
petite échoppe où nous nous sommes arrêtés.
On essaie de se comprendre (elle ne parle pas anglais), c'est un peu
difficile mais tellement sympa !
Nous
dînons à l'hôtel.
1er
avril
Nous
partons vers Chua Huong pour la pagode des parfums. Partis de My Duc,
très beau village typique du nord, pour une ballade en
barque de une heure, nous arrivons au pied d'un rocher. En bas sont
installées des échoppes vendant aussi bien des boissons,
des repas, des objets de culte… Il faut faire l'ascension du
mont Huong Tich (ou montagne de l'empreinte parfumée) pour
atteindre le
lieu de culte. Des marches, des marches et encore des marches, sous
une chaleur accablante. La grotte valait bien cet effort : C'est un
endroit particulier, très frais, avec des temples, des gens
installés pour pique-niquer, c'est presque une cour des
miracles ! les bouddhistes viennent ici faire des vœux, notamment
pour avoir des enfants, et donc des offrandes pour lesquelles ils dépensent
beaucoup d'argent.
Nous
redescendons, c'est moins fatiguant, quoique les genoux…
Nous
déjeunons en bas dans un immense resto genre foire, c'est très
sympa, du riz frit avec du bœuf.
Nous
rentrons en bateau. Pierre en profite pour faire une petite
sieste…Nous rentrons à Hanoi et cette fois, c'est moi qui
fais la sieste !
Nous
allons dans un petit hôtel où nous avons déposé
nos bagages, prendre une douche et préparer le sac à
dos pour prendre le train de nuit pour Lao Cai.
Haï
nous dit que le train de nuit qui relie Hanoi à Lao Cai
est le TGV vietnamien : il faut comprendre Train à Grande
Vibration ! Ceci dit les cabines sont confortables, seulement 4
couchettes que nous partageons avec un Vietnamien genre homme
d'affaires. Ce sont les plus belles couchettes du Viet Nam. Nous
passons sur le pont Paul Doumer, rebaptisé Cau Long Bien, pur style Eiffel. Après un
sandwich sommaire, nous tombons dans les bras de Morphée.
2
avril
Nous
arrivons à 6h30, après une bonne nuit mais quand même
9 heures de train pour 450 Km.
A
la gare nous prenons un minibus pour Sapa. La route est en travaux,
ce qui fait que le trajet se fait à très petite
vitesse, souvent en première, environ 1 heure pour 30 Km ! les
ouvriers travaillent au bord des routes, tout est manuel : le
cassage des pierres, les rouleaux (des fûts pleins roulés
à la main). C'est un chantier gigantesque et même
titanesque. C'est une route qui a été faite par les
français à l'époque coloniale car Sapa était
un de leurs lieux de villégiature favoris, notamment pour le
climat plus frais en été.
La région de Sapa est essentiellement peuplée de tribus
de montagnards qui se sont installées au pied du mont Fan Xi Pan
(3143 mètres, le toit de l'Indochine) : Les H'Mong, les Dzao
rouge, les Glay, les Tay... Pour la plupart, ils sont venus de Chine entre
le XVIII et le XIX ème siècle. Ils vivent en autarcie et
portent leur costume traditionnel, cultivent le riz et le maïs
dans des rizières en terrasse ou sur les pentes des montagnes.
C'est souvent seulement à pied que l'on peut rejoindre ces
villages et c'est ce que nous allons faire.
A
l'arrivée à Sapa, nous allons prendre un petit
déjeuner
et en profitons pour faire un brin de toilette. Pendant ce temps,
Haï
se charge des formalités : Apparemment, il doit déclarer
aux autorités où nous allons, juste
pour savoir où il y a des touristes... Nous partons vers 9h30
pour 12-13 km de marche à pied. Nous traversons le village Lao
Chai habité par les H'Mong noirs. Leur costume traditionnel est
tissé en chanvre et
teint à l'indigo. On reconnaît les femmes qui font la
teinture à la couleur de leurs mains ! Il y a beaucoup
d'enfants. Haï nous explique que c'est une société
patriarcale, donc tant qu'il n'y a pas de garçon...Nous avons
rencontré une jeune femme ayant déjà 3 filles et
un garçon, l'aînée de 6 ans et elle semblait
tellement jeune ! Nous avons déjeuné sous un petit abri
avec tous les enfants autour de nous, tous avec des airs très
étonnés !
Pierre
a fait une chute spectaculaire, j'ai cru que l'on allait avoir droit
au SAMU ...heureusement, rien de casser !
Après
le pique-nique, nous allons vers le village Ta Van peuplé de Dzay. Les H'Mongs noirs
sont incroyables dans leur obstination à vouloir nous vendre
quelque chose ! Même les très petites filles sont très
tenaces. Des coussins brodés, des petits instruments de
musique, des tissus, des chapeaux, le tout dans leurs couleurs
traditionnelles. On n'arrive pas à s'en séparer !
Lorsque
nous sommes arrivés au village où nous allons passer la
nuit, il y avait une grande animation. Ici les maisons sont en bois ce
qui visiblement est très pratique. Il y avait une maison près
de l'école qui gênait pour l'agrandir. Et bien cette
maison a été démontée (les pièces
de bois sont numérotées et repérées).
Tout le village participe à l'opération. Nous sommes
logés chez le chef de village. Il n'y a pas d'électricité
car il y a des travaux sur le canal qui fournit l'électricité
pour augmenter la production. Un homme et une femme logent également
avec nous. Haï nous dit que ce sont les ingénieurs qui
s'occupent des travaux du canal.
Le
costume Dzai est bleu turquoise, jaune et vert pour les petites
vestes, le pantalon souvent noir. Ce sont surtout les femmes et les
enfants qui portent le costume traditionnel. Ici, rien à
vendre ! Haï s'absente un instant pour chercher de quoi manger,
ce qui nous laisse perplexe car nous n'avons vu aucune échoppe.
Il revient avec un canard vivant ...et se charge du reste ! La
jeune fille de la maison est arrivée en fin de journée : Elle
a pêché des petits poissons dans la rivière
pour nous. La cuisine est un réchaud à même le
sol, au feu de bois. Pas d'eau courant dans la maison. La douche à
l'extérieur est un simple robinet, mais ça suffit pour
se laver. Nous avons donc dîner à la bougie : canard
frit (un peu dur, la pauvre bête est à peine tuée
qu'elle est déjà cuite !), haricots, pommes de terre
frites, omelette, la petite friture excellente et du riz bien sûr
! Nous n'avons pas vu le mari car il travaillait au démontage
de la maison.
Nous
avons donné un cahier et un stylo au petit garçon qui
s'est empressé d'aller chercher son copain pour que nous lui
en donnions également. Il nous montre ensuite ses cahiers et
livres d'école.
Nous
dormons à l'étage, matelas, couverture et moustiquaire.
Le matin il fait un peu frais mais quel calme !
3
avril
Haï
a fait cuire des pâtes pour le petit déjeuner, un vrai
délice !
Nous quittons ce village pour une marche d'environ 12 km. Nous
rencontrons toujours des H'Mongs noirs. Un peu de montée et nous
arrivons sur une route où nous avons le choix : 8 km à
pied par la route ou... la moto-taxi ! Vu la chaleur, nous optons pour
la moto. Pierre sur une et Hai et moi sur l'autre, plus le
chauffeur...et oui cela fait 3 sur la moto mais ici c'est courant,
même 4 ! Nous croisons quelques femmes Dzao rouges avec leur
grosse coiffe qui pèse 3 kg. Parfois, elles portent seulement un
petit foulard, on les comprend !
La fin du trajet, 5 à 6 km, se fait à pied mais tout en
descente. Un petit garçon est venu nous rejoindre et nous
accompagne. Nous arrivons au village Ban Ho habité par les Tay.
Une grande maison sur pilotis
avec un plancher de bambou qui donne une sensation bizarre en marchant. La cuisine est identique à celle d'hier, un petit luxe en plus
: un bac servant d'évier et une arrivée d'eau.
C'est la veille de la fête des morts et il y a une réunion
de famille de prévue. Le lendemain les tombes (situées
dans les rizières pour la plupart) seront décorées
de guirlandes de papier de couleur réalisées par la
famille.
Hai nous propose d'aller à la rivière pour se baigner et
se laver. C'est un endroit magnifique ! Une rivière avec de gros
rochers et une cascade. Nous avons apprécié la fraîcheur
de l'eau et le bain dans la nature après une journée de
marche.
Nous avons distribué stylos et cahiers : un vrai bonheur !
Petits et grands étaient heureux. Les enfants se sont assis sur
les marches de l'escalier pour écrire et Pierre a voulu les
filmer et moi les photographier mais dès qu'ils ont vu la
caméra, ils se sont précipités pour venir
derrière Pierre et regarder dans la caméra !
Nous avons été invités à partager le repas
de toute la famille. Le dîner se passe sur des tables très
basses, assis à même le sol, une table pour les hommes et
une pour les femmes. Ils avaient préparé une table
"à la française" pour nous mais Hai leur a dit que l'on
préférait partager leur repas et leur coutumes. Nous nous
sommes installés à la table des hommes. Alcool de riz
imposé mais ça n'est pas trop fort. Nous
avons eu un dîner très copieux. Nous avions assisté
à la capture du coq avant de l'avoir dans l'assiette, puis lard,
haricots, riz, etc...un vrai festin !
Le dîner a lieu vers 17h30, la journée se déroulant
selon le rythme du soleil. Après le dîner qui est assez
rapide, la veillée se passe à l'extérieur avec le
thé et la pipe à eau. Pierre a fait un essai mais il n'a
pas apprécié la quinte de toux que cela lui a
procuré ! Il semble que cela demande une certaine technique. Les
hommes ici semblent en user voire en abuser car certains ont l'air un
peu abattus !
Nous dormons à l'étage, matelas à même le plancher, couverture et moustiquaire.
Nous sommes réveillés au chant du coq et en profitons
pour aller voir le lever du soleil au-dessus des montagnes du
côté de la rivière. Quel bonheur de vivre ainsi
près de la nature.
Vendredi 4 avril
Hai et une des femmes de la maison ont préparé le petit
déjeuner, des petites crêpes. Une des jeunes femmes
prépare une pâte avec de la farine et une sorte de haricot
râpé qui ressemble plutôt à un radis noir.
C'est un genre de petits gâteaux farcis qu'elle fait cuire dans
des feuilles de bananier à la vapeur et elle propose que l'on en
emporte quelques uns. Nous sommes toujours impressionnés par
tant d'hospitalité et de gentillesse avec si peu de moyens.
Nous partons à pied jusqu'à la sortie du village
où nous attendent 3 motos taxi qui nous emmènent jusqu'au
village Su Pan sur la route principale. Pierre n'a pas de chance, sa
moto est
tombée en panne ! On fait donc moto commune, 3 dessus ça peine un peu dans les montées ! Puis sa moto nous
rejoint, c'était seulement une panne d'essence ! C'est pour une
bonne partie de la piste avec beaucoup de nids de poules. C'est
épique mais sympa, mais on ne ferait pas 100km comme ça !
On fait une halte à une buvette où nous attendent 2 autres
motos. On roule jusqu'à Sapa, parfois au bord du ravin, mais
ça vaut le coup, les paysages sont très jolis.
Arrivés à Sapa, nous déposons nos affaires dans un
hôtel et nous allons faire le marché, vivant et
coloré et toujours autant de H'Mong noirs qui ont tous quelque
chose à vendre. Après un déjeuner dans un petit
resto typique, nous prenons le bus pour descendre vers Lao Cai. Trajet
très lent comme à l'aller, toujours autant de monde sur
ce chantier, hommes, femmes et enfants, tout le monde travaille. Nous
voyageons avec une française qui connaît Mimet ! Un bon
rafraîchissement à l'arrivée est nécessaire, vue
la chaleur ! Nous allons en moto taxi jusqu'à la
frontière chinoise.
Le pont de beauté (Cau Kieu) fait la
frontière entre le Viet Nam et la Chine juste au confluent du
fleuve rouge et le la rivière Nam Khê. Comme toujours le
contact est facile, les
enfants curieux de la caméra. Nous prenons un petit dîner
dans un petit resto en face la gare avant de prendre le train.
Nous retrouvons la passagère du bus avec qui nous
partageons la cabine. Une bonne nuit dans ce train, autant que cela
soit possible et nous arrivons à Hanoi à 5 heures du
matin.
Samedi 5 avril
Il règne une grande activité autour de la gare. Nous
retournons à l'hôtel de transit où nous prenons une
douche et on repart vers 9h30, après le petit déjeuner,
pour Halong par la route Dong Trieu. Sur le trajet, nous avons fait un arrêt dans un
centre humanitaire (genre CAT) où des jeunes font des tableaux
brodés sur tissu, des vêtements, des bijoux, etc. Nous
arrivons à Halong et nous installons à l'hôtel.
Malheureusement, le ciel est couvert et gris.
L'après-midi, nous sommes allés au marché
où nous avons acheté du thé, des chaussures (pour
moi), une montre (pour Pierre) ... à chacun ses passions ! Nous
avons dîner dans un resto fréquenté par les
vietnamiens, on adore être au milieu de la population locale.
C'est samedi et il y a beaucoup de monde dans les rues.
Dimanche 6 avril
Nous allons prendre le bateau pour visiter la baie d'Halong. Dommage,
le ciel est toujours gris. La baie est dans la brume et nous avons mis
un pull. 2000 îles et îlots occupent les eaux vert
émeraude de la baie. Nous visitons la grotte du palais
céleste,
aménagée pour la visite avec plein d'éclairages de
toutes les couleurs, un peu agressif ! En laissant aller l'imagination,
on peut voir dans les concrétions des formes de crapaud,
méduse et autres animaux. Puis nous visitons la grotte des bouts
de bois, utilisée au XIII ème siècle. C'est
là que furent cachés les bouts de bois pointus qui
servirent à couler la flotte mongole qui tentait de remonter la
rivière. Victoire aux vietnamiens ! Nous montons au sommet de
l'île de Titop pour avoir une vue panoramique de la baie.
Lundi 7 avril
Petit tour dans Hanoi pour trouver le journal français puis nous
partons pour l'aéroport. Nous quittons les 2 Hai avec regrets.
Nous arrivons à Hué en début d'après-midi,
il fait très chaud. Nous rencontrons notre nouveau guide, il
s'appelle Duong. Hué est l'ancienne capitale où la
dynastie Nguyen régna de 1802 à 1945. Après un
bref passage à l'hôtel, nous repartons en bateau sur
la
rivière des parfums. Beaucoup de bateaux sur cette
rivière draguent le fond pour récolter du sable et le
vendre. Nous allons à la pagode Thien Mu (de
la Dame
Céleste) puis au tombeau de l'empereur Minh Mang. C'est un
très bel endroit très calme. Dommage que la visite soit
rapide. Nous rentrons en voiture et Duong nous indique quelques
restaurants. Nous dînons au "Jardin tropical", bel endroit intime et
bonne ambiance.
Mardi 8 avril
Nous partons à 7h30 de l'hôtel pour la visite de la
citadelle. C'est un site très intéressant d'un
point de vue historique et actuellement un important chantier de
reconstruction. La guerre a ravagé beaucoup de bâtiments.
Les restaurations déjà faites sont de belle
qualité, on voit les ouvriers travailler de façon
traditionnelle. Nous prenons la route pour Hoi An.
En chemin nous
faisons un arrêt au col des nuages d'où la vue sur Danang
est
magnifique malgré un ciel un peu couvert. Puis nous traversons
les
villages de sculpteurs de marbre. Nous renonçons à
monter à la montagne de marbre pour arriver assez tôt
à Hoi An, patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1999. Hoi An,
appelé autrefois Faifo, fut un port très actif où
les chinois et les japonais avaient leur quartier et où les
marchands portugais et hollandais venaient commercer au XVII et
XVIIIème siècles. Depuis, le port s'est ensablé et
l'activité a cessé. Son architecture est inchangée
et c'est ce qui lui donne son charme. C'est une jolie petite
ville, on dirait presque une ville miniature. La vieille ville est
piétonne, ce qui rend la visite agréable. Nous visitons
le pont japonais, la maison Phung Hung, une maison du XVIII ème
siècle appartenant à la même famille depuis 8
générations. C'est une très belle architecture.
Les propriétaires sont spécialisés dans les nappes
brodées de soie. Beaucoup plus belles que celle que j'ai
achetée, tant pis ! Nous continuons la visite de la ville,
quartier portugais, japonais. Nous visitons une pagode et un
musée. Nous rentrons à l'hôtel, la chambre est
vraiment charmante, tout en bois y compris l'odeur ! Nous allons dîner
au bord de la rivière. Décidément, nous ne sommes
pas séduits par le resto recommandé par le routard et
nous nous laissons guider par notre intuition et l'intuition est une
jolie serveuse qui appelle le client. Nous dînons de
spécialités de Hoi An, le cao lau, puis poisson cuit dans
une feuille de bananier pour moi et sortes de petites galettes garnies
pour Pierre. Tout cela excellent.
Mercredi 9 avril
Nous
nous levons tôt pour voir la ville s'éveiller. Nous
allons vers la rivière, c'est l'occasion de voir les
vietnamiennes partir au lycée, vêtues de leur
traditionnel ao dai blanc, bien droites sur leur bicyclette. Puis nous
allons à
l'aéroport pour prendre le vol pour Nha Trang. Nous arrivons
à Nha Trang en fin de matinée, c'est une jeune femme qui
nous attend. Nous allons déjeuner au bord de la plage dans une
paillote. L'après-midi, nous visitons le musée
océanographique, les tours Cham de Po Nagar. C'est un
très beau site et la lumière est magnifique. Nous avons
une superbe vue sur le port et les bateaux, tous bleus, qui partent
pêcher pour la nuit. Nous dînons à l'hôtel car
nous sommes fatigués. A côté de nous, un groupe de
retraités français n'hésite pas à danser
sur la musique du petit orchestre vietnamien qui joue de la vieille
variété française !
Jeudi 10 avril
Après une bonne nuit, lever tardif, ça fait du bien.
Après le petit déjeuner, nous allons jusqu'au
marché où je craque pour un chapeau. Les chapeaux
vietnamiens (autres que le chapeau conique) sont vraiment très
jolis, beaucoup de femmes en portent. Nous allons déjeuner sur
la plage où il fait bon, le vent rendant la chaleur supportable.
Après-midi cartes postales et en soirée pot au bord de la
plage et dîner ...la belle vie !
Vendredi 11 avril
Nous partons faire un grand tour de ville, nous passons sur un pont
où l'odeur ...évidemment, c'est le séchage des
poissons en plein air ! Après-midi repos, ce sont nos jours de
décompression avant de reprendre des visites dans le sud.
Samedi 12 avril
Notre guide nous attend dès le petit déjeuner. Il
s'appelle Jean. Nous partons pour Dalat. La route longe la plage puis
s'enfonce dans les hauts plateaux. Nous visitions un site Cham, les
tours de Po long Giarai à Phan Rang, très bien
conservées. Après avoir franchi le col de Ngoan Muc, nous
arrivons à Dalat située sur les hauts plateaux du centre. Après
un rapide déjeuner, nous
visitons le jardin des fleurs (bougainvillées, agapanthes,
etc.) puis la vallée de l'amour... genre promenade pour amoureux
et plein de monde. La ballade est sympa et nous permet de discuter avec
Jean. C'est un ancien sous-lieutenant de la marine de l'ancien
régime. Il nous raconte son histoire que je vous laisse deviner.
Le soir nous faisons avec lui une ballade dans Dalat et dînons dans un
resto qui sous ses airs grande classe annonce des prix toujours aussi
modiques.
Dimanche 13 avril
Nous partons pour Saigon (je dis Saigon volontairement, je trouve ce
nom beaucoup plus joli que Ho Chi Minh Ville et les habitants de Saigon le font couramment). La route descend
tranquillement vers Saigon. Beaucoup de plantations de caféiers,
thé, hévéas.
Nous nous arrêtons dans une
somptueuse maison qui appartient à des propriétaires
privés cultivateurs de thé et café. Nous visitons
une partie de la maison avec la propriétaire : Décoration
digne de nos chateaux, staff, colonnes, c'est grandiose. Le Viet Nam
change ! Tous les meubles sont faits dans des racines d'arbres
laquées, c'est particulier. Nous avons bien sûr
dégusté thé et café. Sur la route, nous dépassons de longues
processions de gens, beaucoup de femmes portant de longues jupes noires
: Ce sont des minorités qui vont à la messe. C'est une
région à forte proportion catholique.
Aux abords de
Saigon, nous traversons de grandes zones industrielles. C'est vraiment
très différent de Hanoi, ça ressemble plus
à une capitale. Nous déjeunons avec Jean et le chauffeur
dans un bistrot d'une soupe (Bo pho) de boeuf, délicieuse. Nous
visitons ensuite une fabrique de laque, très intéressant. On ne peut s'empêcher de comparer les conditions de travail si
différentes des nôtres. Et pourtant, il y a une
certification ISO 9001. Nous visitons ensuite la cathédrale de
style néo-roman. C'est la messe des rameaux et c'est archi
plein.
A côté, la poste
est un magnifique bâtiment
de l'époque coloniale construit en 1886-1889. C'est un bijou
! Nous faisons un tour de ville où building et hôtels
de
luxe côtoient les petits boulots des rues : le contraste est
parfois difficile à regarder. Nous allons ensuite à
l'hôtel, puis nous sortons pour aller rue Tham, c'est la rue des
routards. Nous trouvons un petit bar sympa, le Saigon café,
où nous prenons un verre et finalement restons dîner.
Évidemment, la serveuse s'occupe bien de Pierre. Elles sont vraiment
très "causantes" les vietnamiennes... En fait elles sont
très sympa !
Lundi 14 avril
Nous partons pour le delta du Mékong. Nous faisons route
jusqu'à My Tho (jeune fille parfumée). Nous faisons une
ballade en bateau sur le Mékong, un arrêt sur une petite
île pleine de vergers. Nous dégustons les caramels
à la noix de coco, délicieux ! Ils sont fabriqués
entièrement à la main et l'ensemble de la noix de coco
est utilisé. Puis nous nous enfonçons dans un petit bras
du fleuve et visitons un verger, avec dégustation de fruits :
jacquier, ananas, papaye, sabotier (ressemble au kiwi à
l'extérieur et orange à l'intérieur) et toujours
des bananes. Également du miel que je ne me risque pas à
déguster, je laisse ce plaisir à Pierre qui se laisse
tenter par le sucré ! Nous allons ensuite déjeuner sur
une autre petite île où nous pouvons déguster du
poisson à oreille d'éléphant ou des crevettes
d'eau douce. Nous optons pour les crevettes car les poissons en
question ne sont vraiment pas beaux ! Mais peut-être sont-ils
bons ? mystère ! Nous reprenons la route jusqu'à Can Tho,
capitale du delta du Mékong. L'hôtel est d'un pur style
stalinien, l'hôtesse également. Beaucoup de rigueur dans
le service. Il y a une photo de la maison de HCM dans le hall. La
chambre est sordide et on préfère en rire : Lits jumeaux,
clim d'un autre siècle qui fait un bruit d'enfer et une
fenêtre ouvrant sur ...le couloir ! Si on ne rit pas, on fait une
dépression ! Du coup, on ressort aussitôt ! On fait un
petit tour de ville et on prend un verre au Nam Bo, à
l'étage sur le balcon d'où l'on a une vue sur le
carrefour à l'entrée du marché et sur le
Mékong, ce qui nous permet de profiter de l'animation de la
ville. C'est d'une richesse ce carrefour ! Nous choisissons de
dîner dans ce resto où le serveur parle français.
Il s'appelle Pham, est déjà venu en France à
Bordeaux en stage d'étude et attend une autre bourse pour venir
à Montpellier en DESS agroalimentaire. Nous avons bien
discuté avec lui.
Mardi 15 avril
Nous visitons le marché flottant de Cai Rang. C'est
impressionnant toute cette vie sur le fleuve et les rives. La
vétusté de certaines maisons fait peur. Jean nous dit que
parfois, lors de la crue, certaines sont emportées. Tous les
bateaux circulent en douceur, comme les 2 roues sur la route. Nous partons ensuite vers Soc Trang où nous visitons la pagode des
chauve-souris. Elles sont énormes ! C'est une pagode
Khmère (il y a beaucoup de cambodgiens ici). Puis nous visitons
la pagode d'argile : C'est une pagode de famille où un vieux
monsieur de 84 ans fait la visite. Cette pagode appartient à sa
famille depuis plus de 200 ans. Toutes les statues sont en argile
peinte. Il y a d'énormes bougies qui brûlent depuis plus de 40
ans. On prend la route du retour et on s'arrête au
marché de Phung Hiep situé au confluent de 7 canaux. Puis nous rentrons à Can Tho
pour déjeuner. Petite visite du marché et séance
photo. le soir nous dînons de nouveau "au balcon" où nous
en profitons pour photographier "la vie de la rue". La fin du voyage
approche, demain nous rentrons à Saigon et après demain
retour en France.
Mercredi 16 avril
Nous profitons de ces derniers instants pour visiter le palais
présidentiel (maintenant transformé en musée). On
peut y voir le char qui fit tomber le portail du palais, symbole de la
chute du sud Viet Nam. Voilà, après une petite ballade
à pied dans Saigon et un dernier repas au Saigon
café, nous devons faire les valises. Que de souvenirs
engrangés, que d'émotions ...Notre trajet vers
l'aéroport se passe dans les éternels bouchons de 2 roues
en tous genres. Nous quittons Jean en nous disant que lui,
peut-être, ne réalisera jamais son rêve de venir en
France. Nous avons tellement essayé de le persuader que dans la
vie tout est possible, nous espérons qu'il retrouvera une raison
d'y croire. Nous sommes très émus de quitter ce pays qui
nous a tellement enchanté par ses paysages, mais surtout
par tous ces gens rencontrés, rencontres d'un instant, de
quelques heures ou de quelques jours mais qui resteront à jamais
dans nos mémoires. Puissions-nous un jour revenir !
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