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Carnet de voyage – VIET NAM
du 29 mars 2003 au 17 avril 2003

29 mars
 Nous sommes arrivés à Hanoi à 16 heures et  notre guide Haï nous attend. Après les formalités d'arrivée (visa à l'arrivée très rapide à obtenir), nous récupérons les bagages et retrouvons le chauffeur qui se prénomme également Haï. Au moins ça simplifie les choses ! Le ciel est couvert mais il fait chaud (26 °C). Dès la sortie de l'aéroport, le contraste est saisissant : C'est la campagne et les paysans travaillent dans les champs. Les routes sont toutes en travaux. Nous passons à l'agence pour régler les dernières formalités. L'accueil est chaleureux, nous n'échappons pas à la tradition du thé. Nous allons à l'hôtel situé en plein centre de Hanoi. Nous allons dîner dans un petit resto non loin de l'hôtel, le Hanoi Garden, et nous faisons notre premier repas avec les baguettes… Ca va demander un peu d'entraînement !

30 mars
Pour notre première journée, nous visitons Hanoi : Le petit lac (ou lac de l'épée restituée), le temple de la littérature dédié à Confucius, la pagode du pilier unique, le mausolée de l’oncle Ho et la maison sur pilotis. Nous sommes impressionnés par la longueur de la file d'attente pour la visite du mausolée. Pour y entrer, il faut une tenue plus que décente : Je suis en débardeur et ça ne convient pas ! Les policiers à l'entrée me le font vite savoir et me prêtent une chemise d'homme. Ouf ! Je peux me présenter devant la dépouille de l’oncle Ho ! La maison sur pilotis (là où résidait l’oncle Ho) est vraiment d'une simplicité extrême et dégage un certain charme. On peut comprendre que l'endroit se prêtait à une certaine réflexion.
Nous traversons le quartier des ambassades, quartier aux maisons coloniales inchangées.
Nous déjeunons dans un petit resto typiquement vietnamien, population locale, tout ce que nous aimons. Nous suivons les conseils de Haï pour passer commande. Bon, la prochaine fois, on se méfiera, on a du mal à tout manger.
Visite du musée ethnographique, très intéressant pour comprendre la pluralité de la population vietnamienne et la suite de notre voyage.

Puis nous faisons une ballade en cyclo-pousse à l’enseigne très rassurante dans la vieille ville, les petites rues commerçantes, organisées par métier dont la plus connue est la rue Hang Dao ou rue de la soie. Nous passons devant l’opéra, construit par les français. Les vietnamiens viennent y faire leurs photos de mariage (la mode étant à la robe blanche européenne, la robe rouge tombe en désuétude...et devient à la mode en France…).
Le soir nous allons voir un spectacle de marionnettes sur l'eau. C'est un spectacle unique au monde dont les vietnamiens sont très fiers. Le spectacle sera à Paris fin avril !
Le soir nous dînons dans le même resto qu' hier, bien fatigués de cette journée !

31 mars
Nous partons à 8h30 pour Kenh Ga, petite village de pêcheurs. Nous faisons une superbe ballade en barque à moteur et circulons entre les gros rochers qui créent un paysage surprenant. Nous passons dans de petits villages flottants. Sous les maisons sur pilotis se trouvent les cages d'élevage de poissons. Arrêt à la source d'eau chaude, vraiment chaude : il parait que les villageois l'utilise pour faire cuire le riz ! Nous allons vers un autre village pour déjeuner dans le seul resto du village qui nous semble être un resto d'état. Haï nous le confirme et ça se voit : Ambiance, service et personnel mais c'est bon !
L'après-midi, nous allons en sampan pour ce que l'on appelle la baie d'Halong terrestre. Nous passons sous les énormes rochers où l'érosion a fait son œuvre. Les paysages sont magnifiques. Il y a beaucoup plus de monde que ce matin et à l'arrivée, une barque est là pour nous servir les rafraîchissements, un peu plus loin les nappes brodées main…Il faut marchander mais c'est pratiquement impossible d'échapper à l'achat, mais les nappes sont jolies et les vietnamiennes tellement charmantes ! Nous nous arrêtons en bord de rivière pour cueillir des fraises sauvages (peu parfumées). C'est dans cet endroit qu'une partie du film Indochine a été tournée.
Nous reprenons la voiture pour aller à Ninh Binh à l'hôtel. L'hôtel est très joli, la petite ville est très animée et nous partons à pied la découvrir. Nous prenons un verre et la discussion commence avec la dame qui tient la petite échoppe où nous nous sommes arrêtés. On essaie de se comprendre (elle ne parle pas anglais), c'est un peu difficile mais tellement sympa !
Nous dînons à l'hôtel.

1er avril
Nous partons vers Chua Huong pour la pagode des parfums. Partis de My Duc, très beau village typique du nord, pour une ballade en barque de une heure, nous arrivons au pied d'un rocher. En bas sont installées des échoppes vendant aussi bien des boissons, des repas, des objets de culte… Il faut faire l'ascension du mont Huong Tich (ou montagne de l'empreinte parfumée) pour atteindre le lieu de culte. Des marches, des marches et encore des marches, sous une chaleur accablante. La grotte valait bien cet effort : C'est un endroit particulier, très frais, avec des temples, des gens installés pour pique-niquer, c'est presque une cour des miracles ! les bouddhistes viennent ici faire des vœux, notamment pour avoir des enfants, et donc des offrandes pour lesquelles ils dépensent beaucoup d'argent.
Nous redescendons, c'est moins fatiguant, quoique les genoux…
Nous déjeunons en bas dans un immense resto genre foire, c'est très sympa, du riz frit avec du bœuf.
Nous rentrons en bateau. Pierre en profite pour faire une petite sieste…Nous rentrons à Hanoi et cette fois, c'est moi qui fais la sieste !

Nous allons dans un petit hôtel où nous avons déposé nos bagages, prendre une douche et préparer le sac à dos pour prendre le train de nuit pour Lao Cai.
Haï nous dit que le train de nuit qui relie Hanoi à Lao Cai est le TGV vietnamien : il faut comprendre Train à Grande Vibration ! Ceci dit les cabines sont confortables, seulement 4 couchettes que nous partageons avec un Vietnamien genre homme d'affaires. Ce sont les plus belles couchettes du Viet Nam. Nous passons sur le pont Paul Doumer, rebaptisé Cau Long Bien, pur style Eiffel. Après un sandwich sommaire, nous tombons dans les bras de Morphée.

2 avril
Nous arrivons à 6h30, après une bonne nuit mais quand même 9 heures de train pour 450 Km.
A la gare nous prenons un minibus pour Sapa. La route est en travaux, ce qui fait que le trajet se fait à très petite vitesse, souvent en première, environ 1 heure pour 30 Km ! les ouvriers travaillent au bord des routes, tout est manuel : le cassage des pierres, les rouleaux (des fûts pleins roulés à la main). C'est un chantier gigantesque et même titanesque. C'est une route qui a été faite par les français à l'époque coloniale car Sapa était un de leurs lieux de villégiature favoris, notamment pour le climat plus frais en été.

La région de Sapa est essentiellement peuplée de tribus de montagnards qui se sont installées au pied du mont Fan Xi Pan (3143 mètres, le toit de l'Indochine) : Les H'Mong, les Dzao rouge, les Glay, les Tay... Pour la plupart, ils sont venus de Chine entre le XVIII et le XIX ème siècle. Ils vivent en autarcie et portent leur costume traditionnel, cultivent le riz et le maïs dans des rizières en terrasse ou sur les pentes des montagnes. C'est souvent seulement à pied que l'on peut rejoindre ces villages et c'est ce que nous allons faire.
A l'arrivée à Sapa, nous allons prendre un petit déjeuner et en profitons pour faire un brin de toilette. Pendant ce temps, Haï se charge des formalités : Apparemment, il doit déclarer aux autorités où nous allons, juste pour savoir où il y a des touristes... Nous partons vers 9h30 pour 12-13 km de marche à pied. Nous traversons le village Lao Chai habité par les H'Mong noirs. Leur costume traditionnel est tissé en chanvre et teint à l'indigo. On reconnaît les femmes qui font la teinture à la couleur de leurs mains ! Il y a beaucoup d'enfants. Haï nous explique que c'est une société patriarcale, donc tant qu'il n'y a pas de garçon...Nous avons rencontré une jeune femme ayant déjà 3 filles et un garçon, l'aînée de 6 ans et elle semblait tellement jeune ! Nous avons déjeuné sous un petit abri avec tous les enfants autour de nous, tous avec des airs très étonnés !
Pierre a fait une chute spectaculaire, j'ai cru que l'on allait avoir droit au SAMU ...heureusement, rien de casser !
Après le pique-nique, nous allons vers le village Ta Van peuplé de Dzay. Les H'Mongs noirs sont incroyables dans leur obstination à vouloir nous vendre quelque chose ! Même les très petites filles sont très tenaces. Des coussins brodés, des petits instruments de musique, des tissus, des chapeaux, le tout dans leurs couleurs traditionnelles. On n'arrive pas à s'en séparer !

 Lorsque nous sommes arrivés au village où nous allons passer la nuit, il y avait une grande animation. Ici les maisons sont en bois ce qui visiblement est très pratique. Il y avait une maison près de l'école qui gênait pour l'agrandir. Et bien cette maison a été démontée (les pièces de bois sont numérotées et repérées). Tout le village participe à l'opération. Nous sommes logés chez le chef de village. Il n'y a pas d'électricité car il y a des travaux sur le canal qui fournit l'électricité pour augmenter la production. Un homme et une femme logent également avec nous. Haï nous dit que ce sont les ingénieurs qui s'occupent des travaux du canal.
Le costume Dzai est bleu turquoise, jaune et vert pour les petites vestes, le pantalon souvent noir. Ce sont surtout les femmes et les enfants qui portent le costume traditionnel. Ici, rien à vendre ! Haï s'absente un instant pour chercher de quoi manger, ce qui nous laisse perplexe car nous n'avons vu aucune échoppe. Il revient avec un canard vivant ...et se charge du reste ! La jeune fille de la maison est arrivée en fin de journée : Elle a pêché des petits poissons dans la rivière pour nous. La cuisine est un réchaud à même le sol, au feu de bois. Pas d'eau courant dans la maison. La douche à l'extérieur est un simple robinet, mais ça suffit pour se laver. Nous avons donc dîner à la bougie : canard frit (un peu dur, la pauvre bête est à peine tuée qu'elle est déjà cuite !), haricots, pommes de terre frites, omelette, la petite friture excellente et du riz bien sûr ! Nous n'avons pas vu le mari car il travaillait au démontage de la maison.
Nous avons donné un cahier et un stylo au petit garçon qui s'est empressé d'aller chercher son copain pour que nous lui en donnions également. Il nous montre ensuite ses cahiers et livres d'école.
Nous dormons à l'étage, matelas, couverture et moustiquaire. Le matin il fait un peu frais mais quel calme !

3 avril
 Haï a fait cuire des pâtes pour le petit déjeuner, un vrai délice !
Nous quittons ce village pour une marche d'environ 12 km. Nous rencontrons toujours des H'Mongs noirs. Un peu de montée et nous arrivons sur une route où nous avons le choix : 8 km à pied par la route ou... la moto-taxi ! Vu la chaleur, nous optons pour la moto. Pierre sur une et Hai et moi sur l'autre, plus le chauffeur...et oui cela fait 3 sur la moto mais ici c'est courant, même 4 ! Nous croisons quelques femmes Dzao rouges avec leur grosse coiffe qui pèse 3 kg. Parfois, elles portent seulement un petit foulard, on les comprend !
La fin du trajet, 5 à 6 km, se fait à pied mais tout en descente. Un petit garçon est venu nous rejoindre et nous accompagne. Nous arrivons au village Ban Ho habité par les Tay.

Une grande maison sur pilotis avec un plancher de bambou qui donne une sensation bizarre en marchant. La cuisine est identique à celle d'hier, un petit luxe en plus : un bac servant d'évier et une arrivée d'eau.
C'est la veille de la fête des morts et il y a une réunion de famille de prévue. Le lendemain les tombes (situées dans les rizières pour la plupart) seront décorées de guirlandes de papier de couleur réalisées par la famille.
Hai nous propose d'aller à la rivière pour se baigner et se laver. C'est un endroit magnifique ! Une rivière avec de gros rochers et une cascade. Nous avons apprécié la fraîcheur de l'eau et le bain dans la nature après une journée de marche.
Nous avons distribué stylos et cahiers : un vrai bonheur ! Petits et grands étaient heureux. Les enfants se sont assis sur les marches de l'escalier pour écrire et Pierre a voulu les filmer et moi les photographier mais dès qu'ils ont vu la caméra, ils se sont précipités pour venir derrière Pierre et regarder dans la caméra !
Nous avons été invités à partager le repas de toute la famille. Le dîner se passe sur des tables très basses, assis à même le sol, une table pour les hommes et une pour les femmes. Ils avaient préparé une table "à la française" pour nous mais Hai leur a dit que l'on préférait partager leur repas et leur coutumes. Nous nous sommes installés à la table des hommes. Alcool de riz imposé mais ça n'est pas trop fort. Nous avons eu un dîner très copieux. Nous avions assisté à la capture du coq avant de l'avoir dans l'assiette, puis lard, haricots, riz, etc...un vrai festin !
Le dîner a lieu vers 17h30, la journée se déroulant selon le rythme du soleil. Après le dîner qui est assez rapide, la veillée se passe à l'extérieur avec le thé et la pipe à eau. Pierre a fait un essai mais il n'a pas apprécié la quinte de toux que cela lui a procuré ! Il semble que cela demande une certaine technique. Les hommes ici semblent en user voire en abuser car certains ont l'air un peu abattus !
Nous dormons à l'étage, matelas à même le plancher, couverture et moustiquaire.
Nous sommes réveillés au chant du coq et en profitons pour aller voir le lever du soleil au-dessus des montagnes du côté de la rivière. Quel bonheur de vivre ainsi près de la nature.

Vendredi 4 avril
Hai et une des femmes de la maison ont préparé le petit déjeuner, des petites crêpes. Une des jeunes femmes prépare une pâte avec de la farine et une sorte de haricot râpé qui ressemble plutôt à un radis noir. C'est un genre de petits gâteaux farcis qu'elle fait cuire dans des feuilles de bananier à la vapeur et elle propose que l'on en emporte quelques uns. Nous sommes toujours impressionnés par tant d'hospitalité et de gentillesse avec si peu de moyens.
Nous partons à pied jusqu'à la sortie du village où nous attendent 3 motos taxi qui nous emmènent jusqu'au village Su Pan sur la route principale. Pierre n'a pas de chance, sa moto est tombée en panne ! On fait donc moto commune, 3 dessus ça peine un peu dans les montées ! Puis sa moto nous rejoint, c'était seulement une panne d'essence ! C'est pour une bonne partie de la piste avec beaucoup de nids de poules. C'est épique mais sympa, mais on ne ferait pas 100km comme ça ! On fait une halte à une buvette où nous attendent 2 autres motos. On roule jusqu'à Sapa, parfois au bord du ravin, mais ça vaut le coup, les paysages sont très jolis. Arrivés à Sapa, nous déposons nos affaires dans un hôtel et nous allons faire le marché, vivant et coloré et toujours autant de H'Mong noirs qui ont tous quelque chose à vendre. Après un déjeuner dans un petit resto typique, nous prenons le bus pour descendre vers Lao Cai. Trajet très lent comme à l'aller, toujours autant de monde sur ce chantier, hommes, femmes et enfants, tout le monde travaille. Nous voyageons avec une française qui connaît Mimet ! Un bon rafraîchissement à l'arrivée est nécessaire, vue la chaleur ! Nous allons en moto taxi jusqu'à la frontière chinoise. 

Le pont de beauté (Cau Kieu) fait la frontière entre le Viet Nam et la Chine juste au confluent du fleuve rouge et le la rivière Nam Khê. Comme toujours le contact est facile, les enfants curieux de la caméra. Nous prenons un petit dîner dans un petit resto en face la gare avant de prendre le train.  Nous retrouvons la passagère du bus avec qui nous partageons la cabine. Une bonne nuit dans ce train, autant que cela soit possible et nous arrivons à Hanoi à 5 heures du matin. 

Samedi 5 avril
Il règne une grande activité autour de la gare. Nous retournons à l'hôtel de transit où nous prenons une
douche et on repart vers 9h30, après le petit déjeuner, pour Halong par la route Dong Trieu. Sur le trajet, nous avons fait un arrêt dans un centre humanitaire (genre CAT) où des jeunes font des tableaux brodés sur tissu, des vêtements, des bijoux, etc. Nous arrivons à Halong et nous installons à l'hôtel. Malheureusement, le ciel est couvert et gris.  L'après-midi, nous sommes allés au marché où nous avons acheté du thé, des chaussures (pour moi), une montre (pour Pierre) ... à chacun ses passions ! Nous avons dîner dans un resto fréquenté par les vietnamiens, on adore être au milieu de la population locale. C'est samedi et il y a beaucoup de monde dans les rues.

Dimanche 6 avril
Nous allons prendre le bateau pour visiter la baie d'Halong. Dommage, le ciel est toujours gris. La baie est dans la brume et nous avons mis un pull. 2000 îles et îlots occupent les eaux vert émeraude de la baie. Nous visitons la grotte du palais céleste, aménagée pour la visite avec plein d'éclairages de toutes les couleurs, un peu agressif ! En laissant aller l'imagination, on peut voir dans les concrétions des formes de crapaud, méduse et autres animaux. Puis nous visitons la grotte des bouts de bois, utilisée au XIII ème siècle. C'est là que furent cachés les bouts de bois pointus qui servirent à couler la flotte mongole qui tentait de remonter la rivière. Victoire aux vietnamiens ! Nous montons au sommet de l'île de Titop pour avoir une vue panoramique de la baie.

Lundi 7 avril
Petit tour dans Hanoi pour trouver le journal français puis nous partons pour l'aéroport. Nous quittons les 2 Hai avec regrets. Nous arrivons à Hué en début d'après-midi, il fait très chaud. Nous rencontrons notre nouveau guide, il s'appelle Duong. Hué est l'ancienne capitale où la dynastie Nguyen régna de 1802 à 1945. Après un bref passage à l'hôtel, nous repartons en bateau sur la rivière des parfums. Beaucoup de bateaux sur cette rivière draguent le fond pour récolter du sable et le vendre. Nous allons à la pagode Thien Mu (de la Dame Céleste) puis au tombeau de l'empereur Minh Mang. C'est un très bel endroit très calme. Dommage que la visite soit rapide. Nous rentrons en voiture et Duong nous indique quelques restaurants. Nous dînons au "Jardin tropical", bel endroit intime et bonne ambiance.

Mardi 8 avril
Nous partons à 7h30 de l'hôtel pour la visite de la citadelle. C'est un site très intéressant d'un point de vue historique et actuellement un important chantier de reconstruction. La guerre a ravagé beaucoup de bâtiments. Les restaurations déjà faites sont de belle qualité, on voit les ouvriers travailler de façon traditionnelle. Nous prenons la route pour Hoi An.
En chemin nous faisons un arrêt au col des nuages d'où la vue sur Danang est magnifique malgré un ciel un peu couvert. Puis nous traversons les villages de sculpteurs de marbre. Nous renonçons à monter à la montagne de marbre pour arriver assez tôt à Hoi An, patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1999. Hoi An, appelé autrefois Faifo, fut un port très actif où les chinois et les japonais avaient leur quartier et où les marchands portugais et hollandais venaient commercer au XVII et XVIIIème siècles. Depuis, le port s'est ensablé et l'activité a cessé. Son architecture est inchangée et c'est ce qui lui donne son charme. C'est une jolie petite ville, on dirait presque une ville miniature. La vieille ville est piétonne, ce qui rend la visite agréable. Nous visitons le pont japonais, la maison Phung Hung, une maison du XVIII ème siècle appartenant à la même famille depuis 8 générations. C'est une très belle architecture. Les propriétaires sont spécialisés dans les nappes brodées de soie. Beaucoup plus belles que celle que j'ai achetée, tant pis ! Nous continuons la visite de la ville, quartier portugais, japonais. Nous visitons une pagode et un musée. Nous rentrons à l'hôtel, la chambre est vraiment charmante, tout en bois y compris l'odeur ! Nous allons dîner au bord de la rivière. Décidément, nous ne sommes pas séduits par le resto recommandé par le routard et nous nous laissons guider par notre intuition et l'intuition est une jolie serveuse qui appelle le client. Nous dînons de spécialités de Hoi An, le cao lau, puis poisson cuit dans une feuille de bananier pour moi et sortes de petites galettes garnies pour Pierre. Tout cela excellent.

Mercredi 9 avril
Nous nous levons tôt pour voir la ville s'éveiller. Nous allons vers la rivière, c'est l'occasion de voir les vietnamiennes partir au lycée, vêtues de leur traditionnel ao dai blanc, bien droites sur leur bicyclette. Puis nous allons à l'aéroport pour prendre le vol pour Nha Trang. Nous arrivons à Nha Trang en fin de matinée, c'est une jeune femme qui nous attend. Nous allons déjeuner au bord de la plage dans une paillote. L'après-midi, nous visitons le musée océanographique, les tours Cham de Po Nagar. C'est un très beau site et la lumière est magnifique. Nous avons une superbe vue sur le port et les bateaux, tous bleus, qui partent pêcher pour la nuit. Nous dînons à l'hôtel car nous sommes fatigués. A côté de nous, un groupe de retraités français n'hésite pas à danser sur la musique du petit orchestre vietnamien qui joue de la vieille variété française !

Jeudi 10 avril
Après une bonne nuit, lever tardif, ça fait du bien. Après le petit déjeuner, nous allons jusqu'au marché où je craque pour un chapeau. Les chapeaux vietnamiens (autres que le chapeau conique) sont vraiment très jolis, beaucoup de femmes en portent. Nous allons déjeuner sur la plage où il fait bon, le vent rendant la chaleur supportable. Après-midi cartes postales et en soirée pot au bord de la plage et dîner ...la belle vie !

Vendredi 11 avril
Nous partons faire un grand tour de ville, nous passons sur un pont où l'odeur ...évidemment, c'est le séchage des poissons en plein air ! Après-midi repos, ce sont nos jours de décompression avant de reprendre des visites dans le sud. 

Samedi 12 avril
Notre guide nous attend dès le petit déjeuner. Il s'appelle Jean. Nous partons pour Dalat. La route longe la plage puis s'enfonce dans les hauts plateaux. Nous visitions un site Cham, les tours de Po long Giarai à Phan Rang, très bien conservées. Après avoir franchi le col de Ngoan Muc, nous arrivons à Dalat située sur les hauts plateaux du centre. Après un rapide déjeuner, nous visitons le jardin des fleurs (bougainvillées, agapanthes, etc.) puis la vallée de l'amour... genre promenade pour amoureux et plein de monde. La ballade est sympa et nous permet de discuter avec Jean. C'est un ancien sous-lieutenant de la marine de l'ancien régime. Il nous raconte son histoire que je vous laisse deviner. Le soir nous faisons avec lui une ballade dans Dalat et dînons dans un resto qui sous ses airs grande classe annonce des prix toujours aussi modiques.

Dimanche 13 avril
Nous partons pour Saigon (je dis Saigon volontairement, je trouve ce nom beaucoup plus joli que Ho Chi Minh Ville et les habitants de Saigon le font couramment). La route descend tranquillement vers Saigon. Beaucoup de plantations de caféiers, thé, hévéas.
Nous nous arrêtons dans une somptueuse maison qui appartient à des propriétaires privés cultivateurs de thé et café. Nous visitons une partie de la maison avec la propriétaire : Décoration digne de nos chateaux, staff, colonnes, c'est grandiose. Le Viet Nam change ! Tous les meubles sont faits dans des racines d'arbres laquées, c'est particulier. Nous avons bien sûr dégusté thé et café. Sur la route, nous dépassons de longues processions de gens, beaucoup de femmes portant de longues jupes noires : Ce sont des minorités qui vont à la messe. C'est une région à forte proportion catholique.

Aux abords de Saigon, nous traversons de grandes zones industrielles. C'est vraiment très différent de Hanoi, ça ressemble plus à une capitale. Nous déjeunons avec Jean et le chauffeur dans un bistrot d'une soupe (Bo pho) de boeuf, délicieuse. Nous visitons ensuite une fabrique de laque, très intéressant. On ne peut s'empêcher de comparer les conditions de travail si différentes des nôtres. Et pourtant, il y a une certification ISO 9001. Nous visitons ensuite la cathédrale de style néo-roman. C'est la messe des rameaux et c'est archi plein. 
A côté, la poste est un magnifique bâtiment de l'époque coloniale construit en 1886-1889. C'est un bijou ! Nous faisons un tour de ville où building et hôtels de luxe côtoient les petits boulots des rues : le contraste est parfois difficile à regarder. Nous allons ensuite à l'hôtel, puis nous sortons pour aller rue Tham, c'est la rue des routards. Nous trouvons un petit bar sympa, le Saigon café, où nous prenons un verre et finalement restons dîner. Évidemment, la serveuse s'occupe bien de Pierre. Elles sont vraiment très "causantes" les vietnamiennes...  En fait elles sont très sympa !

Lundi 14 avril
Nous partons pour le delta du Mékong. Nous faisons route jusqu'à My Tho (jeune fille parfumée). Nous faisons une ballade en bateau sur le Mékong, un arrêt sur une petite île pleine de vergers. Nous dégustons les caramels à la noix de coco, délicieux ! Ils sont fabriqués entièrement à la main et l'ensemble de la noix de coco est utilisé. Puis nous nous enfonçons dans un petit bras du fleuve et visitons un verger, avec dégustation de fruits : jacquier, ananas, papaye, sabotier (ressemble au kiwi à l'extérieur et orange à l'intérieur) et toujours des bananes. Également du miel que je ne me risque pas à déguster, je laisse ce plaisir à Pierre qui se laisse tenter par le sucré ! Nous allons ensuite déjeuner sur une autre petite île où nous pouvons déguster du poisson à oreille d'éléphant ou des crevettes d'eau douce. Nous optons pour les crevettes car les poissons en question ne sont vraiment pas beaux ! Mais peut-être sont-ils bons ? mystère ! Nous reprenons la route jusqu'à Can Tho, capitale du delta du Mékong. L'hôtel est d'un pur style stalinien, l'hôtesse également. Beaucoup de rigueur dans le service. Il y a une photo de la maison de HCM dans le hall. La chambre est sordide et on préfère en rire : Lits jumeaux, clim d'un autre siècle qui fait un bruit d'enfer et une fenêtre ouvrant sur ...le couloir ! Si on ne rit pas, on fait une dépression ! Du coup, on ressort aussitôt ! On fait un petit tour de ville et on prend un verre au Nam Bo, à l'étage sur le balcon d'où l'on a une vue sur le carrefour à l'entrée du marché et sur le Mékong, ce qui nous permet de profiter de l'animation de la ville. C'est d'une richesse ce carrefour ! Nous choisissons de dîner dans ce resto où le serveur parle français. Il s'appelle Pham, est déjà venu en France à Bordeaux en stage d'étude et attend une autre bourse pour venir à Montpellier en DESS agroalimentaire. Nous avons bien discuté avec lui.

Mardi 15 avril
Nous visitons le marché flottant de Cai RangC'est impressionnant toute cette vie sur le fleuve et les rives. La vétusté de certaines maisons fait peur. Jean nous dit que parfois, lors de la crue, certaines sont emportées. Tous les bateaux circulent en douceur, comme les 2 roues sur la route. Nous partons ensuite vers Soc Trang où nous visitons la pagode des chauve-souris. Elles sont énormes ! C'est une pagode Khmère (il y a beaucoup de cambodgiens ici). Puis nous visitons la pagode d'argile : C'est une pagode de famille où un vieux monsieur de 84 ans fait la visite. Cette pagode appartient à sa famille depuis plus de 200 ans. Toutes les statues sont en argile peinte. Il y a d'énormes bougies qui brûlent depuis plus de 40 ans. On prend la route du retour et on s'arrête au marché de Phung Hiep situé au confluent de 7 canaux. Puis nous rentrons à Can Tho pour déjeuner. Petite visite du marché et séance photo. le soir nous dînons de nouveau "au balcon" où nous en profitons pour photographier "la vie de la rue". La fin du voyage approche, demain nous rentrons à Saigon et après demain retour en France.

Mercredi 16 avril

Nous profitons de ces derniers instants pour visiter le présidentiel (maintenant transformé en musée). On peut y voir le char qui fit tomber le portail du palais, symbole de la chute du sud Viet Nam. Voilà, après une petite ballade à pied dans Saigon et un dernier repas au Saigon café, nous devons faire les valises. Que de souvenirs engrangés, que d'émotions ...Notre trajet vers l'aéroport se passe dans les éternels bouchons de 2 roues en tous genres. Nous quittons Jean en nous disant que lui, peut-être, ne réalisera jamais son rêve de venir en France. Nous avons tellement essayé de le persuader que dans la vie tout est possible, nous espérons qu'il retrouvera une raison d'y croire. Nous sommes très émus de quitter ce pays qui nous a tellement enchanté par ses paysages, mais surtout par tous ces gens rencontrés, rencontres d'un instant, de quelques heures ou de quelques jours mais qui resteront à jamais dans nos mémoires. Puissions-nous un jour revenir !

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